RésistAAAnce au CNESER !

En boycottant massivement le CNESER (Conseil national de l’enseignement supérieur et de la recherche), les membres de la communauté universitaire, ont été, lundi dernier, à l’origine d’une première dans l’histoire de l’instance.

 

Il faut dire qu’en fin de mandat Sarkozy, la coupe est pleine pour le monde de l’université et des laboratoires de recherche.

 

Ce sont d’abord les méthodes opaques et désinvoltes du Ministre Wauquiez qui ont braqué les membres du conseil, les documents préparatoires, bien maigres (2 pages) n’ayant été distribués que quelques heures seulement avant la réunion.

 

Ivre de communication, le Ministre Wauquiez avait entrepris de transformer l’instance en lieu d’annonce vantant le bilan du mandat Sarkozy pour mieux masquer la réalité de la situation à l’université.

 

Ces méthodes font échos, chez les universitaires, aux procédures opaques qui ont présidé aux appels à projets dans le cadre du grand emprunt et qui ont systématiquement court-circuités les instances élues et consultatives.

 

La réaction a certainement aussi voulu faire pièce à l’« opération camouflage » que fomentait le Ministre. Préparant sa communication au CNESER, en parlant sur le site du ministère d’« un geste fort» et d’«un effort budgétaire de 8 millions d’euros pour 20 universités historiquement sous-dotées» puis, d’«une hausse de +1,2%» pour le fonctionnement des universités, la quasi-totalité des membres a voulu rappelé que l’évolution est inférieure à l’inflation et donc correspond à un recul. Au moment où certaines universités sont sous tutelle des recteurs et qu’une bonne moitié d’entre elles ont adopté un budget primitifs en déficit, l’objectif du Ministre tenait de la provocation. Car on est loin des milliards annoncés en 2007 par le candidat Sarkozy.

 

L’opération « passe-passe » s’est naturellement fracassée devant la résistAAAnce du CNESER, infligeant un coup de pied de l’âne au Ministre Wauquiez prié de remballer son bonneteau.

 

Le Parti de Gauche se félicite de cette réaction et l’encourage. Comme il s’engage à rétablir, dans leurs missions démocratiques et de prospectives, les instances universitaires, il s’engage tout autant à redonner les moyens humains et financiers à l’Enseignement supérieur et la Recherche en y consacrant 5% du PIB.

 

Patrice PERDEREAU

Le Gouvernement Fillon sacrifie l’École normale supérieure de Rennes sur l’autel de l’austérité

L’État s’était engagé en juillet 2010 par contrat avec l’ÉNS Cachan à transformer son Antenne de Bretagne en une ÉNS Rennes de plein exercice au premier janvier 2012. Après dix mois d’atermoiements, le Premier ministre vient de rompre cet engagement, se rangeant à l’avis défavorable de Valérie Pécresse, ministre du Budget, contre l’avis favorable de Pécresse Valérie, ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche.

À la suite de celle fondée par la Convention en 1794 pour que « de toutes les parties de la République, des citoyens déjà instruits [apprennent] l’art d’enseigner », les Écoles normales supérieures, parce que leurs élèves sont des fonctionnaires-stagiaires rémunérés, permettent à des citoyens de toutes classes économiques de préparer dans de bonnes conditions les concours de l’agrégation et de débuter une thèse de doctorat. Ce renoncement est donc une étape de plus dans la privatisation de l’Éducation et de la Recherche publiques ; il complète la pseudo-réforme de la mastérisation du recrutement des enseignants en ce qu’elle limite l’accès des classes populaires au statut de professeur par l’augmentation du nombre d’années d’étude non rémunérées. En réduisant la capacité de la République à former ses élites, les libéraux favorisent l’oligarchie.

Cette décision signe également l’économie de cimetière du Président Sarkozy, du Gouvernement Fillon et de tous les tenants de l’austérité : moins d’ÉNS, moins de postes à l’agrégation et aux autres concours de recrutement d’enseignants entraineront un affaiblissement général du niveau de formation du peuple français, ce qui en diminuera l’efficience, contribuera au déclassement économique du pays et réduira les recettes de l’État. Ces contraintes austères sont aussi celles qui ont conduit à la mise sous tutelle rectorale de nombre d’Universités « autonomes » suite à la loi LRU.

Du fait de cette décision, après avoir été « oubliées » par les projets du « grand emprunt », les régions de l’ouest de la France, démographiquement et académiquement dynamiques, restent dépourvues d’ÉNS de plein exercice. Leur répartition sur le territoire — Paris, Cachan, Lyon — ne permet pas de réaliser pleinement l’objectif de la Convention.

Le Parti de Gauche désapprouve l’abandon du projet d’ÉNS Rennes ; il se tient aux côtés des personnels ne recevant que mépris pour le projet qu’ils ont élaboré. Pour nous, il faut partir des besoins du pays en termes d’enseignement et de recherche et ouvrir en conséquence les établissements de formation ainsi que les postes aux concours de recrutement.

Dans un gouvernement de Front de Gauche, nous rendrons à l’Éducation et à la Recherche les postes qui lui ont été retirés depuis dix ans en mettant en place des plans de recrutement pluriannuels ; nous abrogerons la loi LRU, réorganiserons la formation initiale des enseignants en supprimant la mastérisation et renforcerons leur formation continue.

Pour le Parti de Gauche :

Pierre Chantelot, Patrice Perdereau, responsables nationaux Enseignement Sup’ Recherche

Yann Salmon, co-secrétaire départemental PG Ille-et-Vilaine

 

RGPP : Résistance Générale contre un Piètre Président

Ce jeudi 12 janvier, Nicolas Sarkozy a présenté ses vœux aux fonctionnaires. Pourtant, après 5 ans de déconstruction méthodique du statut et des services publics, les salariés ne sont pas dupes et n’attendent plus rien de lui.

Malgré le déploiement insensé de forces de l’ordre, nouveau rituel des déplacements présidentiel, les fonctionnaires manifestaient à l’appel de leurs organisations syndicales. La résistance est en effet à l’ordre du jour. La RGPP, cheville ouvrière du désastre pour les services publics et instrument de la rigueur imposée par les libéraux et les agences de notation, a été glorifiée de manière indécente.

Tel un comptable, le Président de la République a égrené les économies permises par la disparition de postes de fonctionnaires et par le regroupement des lieux de services publics. Dans sa fuite éperdue en avant, il se propose même de redéfinir les missions de l’Etat et ne se masque même plus pour annoncer de futures privatisations.

A l’heure où le nombre de chômeurs et de pauvres explosent, où la précarité devient la norme, Nicolas Sarkozy ne pouvait pas choisir plus mauvais exemple que Pôle emploi pour justifier l’injustifiable. Il a pourtant osé !

Ses vœux auront encore une fois été l’occasion pour lui d’opposer les salariés entre eux en osant faire porter la responsabilité sur les agents de la fonction publique de leur faible salaire. L’alternative serait entre augmenter les postes et paupériser les agents ou baisser les effectifs et mieux traiter ceux qui restent. Un scandale ! La France est un pays riche et doit rémunérer décemment ses fonctionnaires parce qu’ils sont les porteurs de l’intérêt général.

C’est à la République qu’il faut donner du sens, pas à l’austérité. La prochaine élection présidentielle sera un referendum pour continuer dans l’austérité ou pour rompre avec cette politique désastreuse.

François COCQ, Secrétaire national aux services publics du PG

Magali ESCOT, responsable de la commission fonction publique du PG

Un changement historique du métier d’enseignant

 Depuis plus de 15 ans, un changement sans précédent du métier d’enseignant est à l’œuvre. Il résulte des préconisations libérales qui n’ont de cesse de démanteler le système public d’éducation pour le livrer sans vergogne aux appétits privés. Les vœux du président-candidat Sarkozy à la communauté éducative du 5 janvier 2012 à Poitiers témoignent d’une accélération fulgurante. Le triptyque autorité, autonomie et flexibilité est convié à cet effet.

Comme pour l’université avec la LRU, l’autonomie serait donc la solution idéale permettant de résoudre les problèmes pour tous et partout. Si le système éducatif fonctionne mal, c’est qu’il n’est pas assez autonome. Mais l’autonomie ne doit pas être réduite qu’à sa seule dimension budgétaire. C’est un processus permettant certes la mise sous coupe financière mais aussi intellectuelle de la sphère éducative et l’accroissement des inégalités avec une école à plusieurs vitesses. Après l’université, au tour des autres cycles de l’éducation nationale d’être pris comme cible.

La restauration de l’autorité des maîtres dans l’école publique passe pour Nicolas Sarkozy par la copie du modèle de l’école privée où ce sont les équipes dirigeantes qui choisissent leurs enseignants. Cette autonomie n’est plus ni moins qu’un chantage pervers envers la communauté éducative : elle doit obéir, sinon c’est la porte. C’est là clairement un dévoiement pernicieux du mode managérial ouvrant la voie au règne des petits chefs.

Plusieurs universités sont passées sous la tutelle du rectorat après avoir vu leurs budgets en déficit. C’est la réalité de la LRU et de l’autonomie. Pour les collèges et les lycées, l’autonomie se traduira par des changements destructeurs sans précédent. Les plus riches établissements des centres-villes seront les gagnants de la mise en concurrence. Ils se développeront en attirant des enseignants qui accepteront toutes les conditions de travail : mise sous tutelle des pratiques et des contenus pédagogiques, modulations du service,  changement de la matière enseignée etc. Dans le même temps, lycées et collèges des secteurs populaires verront partir leurs enseignants et leur budget, prélude pour certains d’entre eux à leur fermeture.

L’autonomie financière va de pair avec le désengagement de l’État ; elle constitue une entreprise de destruction des libertés pédagogiques et de démantèlement des cadres réglementaires, en terme de recrutement ou de diplômes. Le but est clair : casser tous les cadres nationaux qui garantissent le maintien d’égalité et démanteler par la même occasion les statuts des personnels.

Les enseignants exercent un métier d’intellectuel se situant au cœur de la construction des processus d’apprentissage. L’exigence d’un master 2 pour enseigner aurait pu signifier une volonté d’élévation du niveau disciplinaire et de qualification. Or ce fut un marché de dupe ! La casse de la formation d’enseignants jetés, sans expérience, sur le terrain a mis un coup d’arrêt brutal aux rêves de nombreuses vocations !

Le développement de l’émancipation intellectuelle doit être le garant de la conception de cours en toute liberté pédagogique. C’est pourquoi les contenus des masters d’enseignement doivent être en prise directe avec la recherche universitaire, posséder un contenu disciplinaire fort et une formation contextualisée indispensable à la mise en pratique de savoirs théoriques. Mais c’est le contraire qui est visé : l’enseignant est progressivement amené, contre sa volonté, au rang de prestataire de service devant utiliser des mallettes pédagogiques toutes faites et vendues à prix d’or par des entreprises privées et l’avalanche des réformes au lycée conduisent au final à déstabiliser les équipes pédagogiques et à casser le moral des enseignants. C’est un véritable travail de sape pour dévaloriser le métier d’enseignant.

A travers ce bouleversement radical du métier d’enseignant et des missions dévolues à l’école de la République, c’est une nouvelle vision de la société que la droite veut promouvoir. Une société fondée sur le renoncement, la concurrence et la marchandisation, aux antipodes de notre volonté de mettre au plan de nos préoccupations l’égalité, l’émancipation et « l’humain d’abord ».

 

CHANTELOT pierre, responsable commission enseignement supérieur et recherche

DASPE Francis, responsable commission éducation

 

Construisons ensemble le Front de Gauche de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche

Engagé-e-s dans le Front de Gauche, travailleurs scientifiques de toutes les catégories professionnelles, acteurs de tous les champs disciplinaires, nous voulons construire un large rassemblement autour de l’enseignement supérieur et de la recherche. Cela suppose votre contribution et votre engagement.
Comme vous, nous sommes scandalisé(e)s par le déferlement des contre-réformes qui se sont abattues au pas de charge sur l’enseignement supérieur et la recherche durant  le mandat de Nicolas Sarkozy.
Le service public national de l’enseignement supérieur et de la recherche doit faire face à de nouveaux défis sociaux et environnementaux; les relever suppose de permettre à l’ensemble des citoyennes et citoyens, par la formation initiale ou permanente, d’accéder au plus haut niveau de la connaissance.
Cela suppose aussi la coopération la plus large entre potentiels nationaux, européens et mondiaux. C’est ainsi que le printemps arabe met au premier plan des urgences la coopération universitaire, scientifique et technologique avec les pays du Sud, en lieu et place de ventes d’armes ou de modèles de formation clefs en main.
Devant la crise écologique, résultat d’un système boulimique de profits et prédateur des ressources naturelles, il faut choisir des trajectoires nouvelles en matière énergétique et environnementale comme des choix nouveaux relatifs à un  mode de production devenu insoutenable. Après Durban, chaque pays est mis en demeure d’agir contre le désastre du réchauffement climatique. L’enseignement supérieur et la recherche doivent y apporter leur contribution.
Nous voulons contribuer à créer les conditions de l’épanouissement des capacités créatrices de chacun en construisant d’autres référentiels que ceux des modèles productivistes prévalant jusqu’à aujourd’hui.  Cela suppose un fort développement démocratique de productions et d’ingénieries industrielles, technologiques, écologiques et organisationnelles en interaction avec la recherche, où prévale la logique de service public.
Le droit de tous à pouvoir intervenir sur les choix de stratégies scientifiques, en s’appuyant sur la connaissance documentée et partagée des enjeux techniques, industriels et socio-environnementaux doit être inscrit dans la constitution et garanti  par des instances appropriées.
La politique de N Sarkozy tourne le dos à cette vision d’avenir.
Jamais  le potentiel universitaire n’a été ainsi saccagé sous le prétexte mystificateur d’une « excellence » qui n’avoue pas ses véritables critères.
Jamais les organismes de recherche publique, n’ont subi de tels assauts. En tant que grand organisme public de recherche généraliste, le CNRS, est le symbole de cet attentat au potentiel de recherche publique.
Avec cette politique, l’asservissement à l’économie libérale, aux grands groupes et à leurs actionnaires est devenue la règle ; jamais  l’indépendance intellectuelle des métiers de la recherche n’avait été autant compromise. La connaissance n’est pas une marchandise.
Pas davantage que vous, nous n’acceptons  que nos métiers soient livrés aux affairistes ; pas davantage que vous, nous n’acceptons le credo de la précarisation, la xénophobie, la démocratie mise au pas, les régressions des droits des femmes déjà trop fragiles et timides, l’évaluation par les pairs saccagée et mise à la sauce des agences de notation, une collégialité raturée.
Nous le proclamons  avec vous : la logique managériale ne peut être le mode d’existence de l’enseignement supérieur et de la recherche ; avec elle, nos métiers perdent tout sens, nous ne l’acceptons pas.
Mais ce déferlement   n’est pas isolé ; il puise ses fondements dans les dogmes et prophéties auto réalisatrices des Traité de Lisbonne, dans la stratégie de Bologne, et autres dogmes de l’OMC… De tout cela, nous pouvons, nous devons sortir.
Aujourd’hui, vous en faites le constat comme nous : les choix politiques mis en œuvre ont apporté partout colère et révolte mais aussi démoralisation, temps perdu, gâchis de compétences et aliénation.
Pour le Front de Gauche, une rupture avec cette politique de mise en concurrence de tous contre tous est vitale. C’est la condition de la mise en œuvre d’une autre politique
Nous faisons nôtres ces mots du Manifeste des intellectuels de Guadeloupe :
« Lier, allier, relayer, rallier  »
Une autre politique marquée par des choix de gauche est possible ; elle ne l’est qu’avec vous. Le Front de Gauche avance des propositions, contenues dans le programme « L’humain d’abord ». Ces propositions sont soumises à débat, critique, enrichissement et approfondissement.
Ensemble, faisons  sauter les étouffoirs d’avenir que sont les IDEX, la LRU, et autres AERES. Le Pacte pour la Recherche doit être abandonné,  l’ANR profondément transformée.
Ensemble, donnons du punch à la gauche; elle en a besoin.
Résistons, débattons, construisons ! Avec toutes celles et ceux déjà dans l’action, rendons impossible tout nouveau pas en avant de cette politique.
Ensemble, construisons  des choix neufs, de gauche, rendons-les incontournables. Rejoignez-nous.

Projet d’Appel du FDG pour l’Enseignement supérieur et la Recherche

Cher(e) ami(e), cher(e) camarade,

Veuillez trouver ci joint un projet d’Appel à constituer le FDG dans l’enseignement supérieur et la recherche; cet appel est soumis à signatures et nous envisageons environ dans un premier temps  50 noms de personnalités dont vous pourriez faire partie. Ce texte vous est  donc soumis à votre appréciation.

Il faut d’abord savoir si sous réserve de modifications mineures sur la forme, voire sur le fond, il vous paraît possible de le signer; ceci doit se décider à la lecture. S’il y a de votre part des réserves importantes pour toute raison qui vous appartienne, la réponse est non.

Si votre réponse est, comme nous l’espérons, positive, nous serions heureux de recueillir vos suggestions de modifications éventuelles. Aucun texte de ce type n’est parfait, vous le savez. Il ne comporte pas en l’état de propositions hors la référence au Programme du FDG l' »Humain d’abord ». Ceci est volontaire pour deux raisons : d’abord ce texte est un appel à construction avec une base solide de référence. Les signataires ne partent pas de rien et n’appellent pas à tout réinventer, en outre extraire des propositions limite inévitablement, ce qui à ce stade est beaucoup trop prématuré. Une fois le mouvement lancé, il sera temps de travailler à un corpus commun; chaque formation du FDG conserve, vous le savez, son autonomie et poursuivra ses orientations propres et ses interventions mais rien n’empêche en temps voulu de construire une base commune aux signataires.

Les modifications suggérées par vous seront compilées et feront l’objet d’allers retours entre les premiers signataires et les responsables du FDG dans l’ESR.

Espérant vous voir nous rejoindre, nous vous prions d’accepter nos sentiments les meilleurs.

Pour le Front de Gauche de l’ESR
Pierre Chantelot PG , Olivier Gebuhrer PCF, Bernard Jusserand SR,  Chantal Pacteau FASE , Patrice Perdereau PG

 

Projet d’Appel du FDG pour l’Enseignement supérieur et la Recherche

Sois excellent ou rentre chez toi!

Voilà le titre à donner à la version à peine allégée de sa fameuse circulaire du 31 mai.

Suite au tollé général qu’avait engendré sa circulaire, même le MEDEF l’avait critiqué, Claude Guéant a du revoir sa copie Il vient donc de présenter sa nouvelle version allégée pour la faire adouber par la CPU, la Conférences des Grandes écoles et la Conférence des directeurs des écoles françaises d’ingénieurs. On ne peut que déplorer le rôle d’intermédiaires que le ministre fait jouer aux présidents et directeurs. Ils doivent représenter la communauté auprès du Ministère, et non l’inverse.

Ce futur texte donne « les orientations applicables à la situation spécifique des diplômés étrangers hautement qualifiés, de niveau au moins égal au master 2 (bac+5), qui souhaitent acquérir en France une première expérience professionnelle. » Et incite les préfets « à faire en sorte que la nécessaire maîtrise de l’immigration professionnelle ne se fasse pas au détriment de l’attractivité du système d’enseignement supérieur, ni des besoins de certaines de nos entreprises en compétences spécifiques de haut niveau. »

Ceci est inacceptable pour trois raisons.

Le gouvernement Sarkozy met en place le pillage des forces vives des pays du sud en faveur de secteurs économiques rentables. L’objectif est de capter des étudiants étrangers. Mais pas n’importe lesquels, ceux qui ont un master 2 ! Bref, pour rester en France, il faut être performant.

Aussi cette nouvelle disposition institue une discrimination entre les disciplines universitaires. Il n’appartient pas à un gouvernement de décider des choix scientifiques et disciplinaires faits par les étudiants et les établissements, ni d’exclure certaines disciplines. Il y a fort à parier que les secteurs développant l’esprit critique et pouvant conduire à une mise en cause du système seront les victimes de ce texte.

Et enfin le droit de circulation est imprescriptible. Un autre ordre mondial doit être mis en place pour éliminer les inégalités qui sont la cause de l’immigration de masse. Dans l’attente de cette réforme des relations internationales, le droit des individus à venir acquérir une formation et une expérience professionnelle dans un pays étranger doit absolument être sauvegardé.

Le PG condamne la politique des pays du Nord qui pillent les forces vives des pays du Sud. Une autre voie est possible. L’urgence est d’être à l’écoute des besoins sociaux de ces pays que l’on cherche à piller et de les accompagner dans le développement de leur système éducatif supérieur. La formation des étudiants de demain de ces pays doit être de qualité et émancipatrice, pour permettre un développement économique, social et écologique .

La commission ESR