Sois excellent ou rentre chez toi!

Voilà le titre à donner à la version à peine allégée de sa fameuse circulaire du 31 mai.

Suite au tollé général qu’avait engendré sa circulaire, même le MEDEF l’avait critiqué, Claude Guéant a du revoir sa copie Il vient donc de présenter sa nouvelle version allégée pour la faire adouber par la CPU, la Conférences des Grandes écoles et la Conférence des directeurs des écoles françaises d’ingénieurs. On ne peut que déplorer le rôle d’intermédiaires que le ministre fait jouer aux présidents et directeurs. Ils doivent représenter la communauté auprès du Ministère, et non l’inverse.

Ce futur texte donne « les orientations applicables à la situation spécifique des diplômés étrangers hautement qualifiés, de niveau au moins égal au master 2 (bac+5), qui souhaitent acquérir en France une première expérience professionnelle. » Et incite les préfets « à faire en sorte que la nécessaire maîtrise de l’immigration professionnelle ne se fasse pas au détriment de l’attractivité du système d’enseignement supérieur, ni des besoins de certaines de nos entreprises en compétences spécifiques de haut niveau. »

Ceci est inacceptable pour trois raisons.

Le gouvernement Sarkozy met en place le pillage des forces vives des pays du sud en faveur de secteurs économiques rentables. L’objectif est de capter des étudiants étrangers. Mais pas n’importe lesquels, ceux qui ont un master 2 ! Bref, pour rester en France, il faut être performant.

Aussi cette nouvelle disposition institue une discrimination entre les disciplines universitaires. Il n’appartient pas à un gouvernement de décider des choix scientifiques et disciplinaires faits par les étudiants et les établissements, ni d’exclure certaines disciplines. Il y a fort à parier que les secteurs développant l’esprit critique et pouvant conduire à une mise en cause du système seront les victimes de ce texte.

Et enfin le droit de circulation est imprescriptible. Un autre ordre mondial doit être mis en place pour éliminer les inégalités qui sont la cause de l’immigration de masse. Dans l’attente de cette réforme des relations internationales, le droit des individus à venir acquérir une formation et une expérience professionnelle dans un pays étranger doit absolument être sauvegardé.

Le PG condamne la politique des pays du Nord qui pillent les forces vives des pays du Sud. Une autre voie est possible. L’urgence est d’être à l’écoute des besoins sociaux de ces pays que l’on cherche à piller et de les accompagner dans le développement de leur système éducatif supérieur. La formation des étudiants de demain de ces pays doit être de qualité et émancipatrice, pour permettre un développement économique, social et écologique .

La commission ESR

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