Pour une politique réellement transformatrice, plus que jamais la rupture s’impose !
La recherche scientifique, l’enseignement supérieur ont subi, depuis de nombreuses années et particulièrement pendant les 5 années de politique sarkozyste, des attaques particulièrement graves.
Une logique de concurrence et de compétition généralisées les ont soumis aux logiques néo-libérales de rentabilité, aux exigences de profit à court terme, au détriment de l’intérêt général et du développement nécessaire du mouvement des connaissances dans l’ensemble de la société.
Aujourd’hui, pour un réel changement, une rupture est nécessaire avec les objectifs précédents, qui sont toujours ceux du traité de Lisbonne, du processus de Bologne et de « l’économie de la connaissance la plus compétitive ».
Or, il s’agit d’en finir avec le Pacte Recherche et la Loi LRU qui réduisent le financement public, qui soumettent les formations aux besoins patronaux, qui assujettissent la recherche, cassent l’emploi public et le service public dans son ensemble.
Pour cela, il faut des moyens publics à la hauteur des exigences scientifiques, sociales, culturelles ! Il faut une ambition nouvelle, de démocratisation, de développement des qualifications, d’appropriation des connaissances. Il faut de la démocratie, de la collégialité, l’intervention de toutes et tous à tous les niveaux !
Mais, en faisant adopter le traité de stabilité européen, qui contraint la dépense publique, en emboitant le pas au rapport Gallois et à la « compétitivité » impliquant de réduire le « coût du travail », c’est-à-dire la part des salaires, tout en continuant les cadeaux au patronat et en laissant les profits s’envoler, en érigeant en dogme la baisse des déficits publics au lieu de s’en prendre à la logique financière de la dette et de relancer une croissance fondée sur la satisfaction des besoins sociaux et écologiques, le gouvernement tourne le dos à l’orientation progressiste qui remettrait sur les rails un grand service public d’Enseignement Supérieur et de Recherche, fondé sur les coopérations et la démocratisation.
Le gouvernement Ayrault s’oriente ainsi vers la poursuite sans changement notable, voire l’amplification des choix politiques que les électrices et les électeurs ont battus dans les urnes :
- priorité à la réduction des dépenses publiques,
- poursuite pour l’essentiel des choix de la politique antérieure dans l’enseignement supérieur et la recherche,
- maintien dans leurs fonctions des zélotes de la politique antérieure,
- maintien du Crédit Impôt Recherche et du financement sur projet via l’ANR,
- poursuite des initiatives d’excellence.
Les perspectives pour l’emploi scientifique en 2013 :
Avec un budget 2013 qui anticipe l’application du traité de stabilité et les conclusions du rapport Gallois, avec la manipulation des concepts de plafond d’emploi et de masse salariale, héritée de l’ère Sarkozy et désormais assumée ouvertement par G. Fioraso, elles sont catastrophiques.
Les charges nouvelles s’accumulent pour les établissements sans transferts équivalents des financements et des emplois, conduisant à une application larvée de la RGPP. C’est une réduction nette du remplacement des départs qui s’annonce pour la première fois dans des universités étranglées par l’application de la loi LRU et des RCE. Au CNRS, les non-remplacements entamés dès 2012 s’accélèrent fortement en 2013. Les contrats doctoraux sont en baisse. Face aux directions d’établissements exaspérées, le ministère de l’Enseignement Supérieur et la Recherche insiste parfois lourdement pour que les déficits de fonctionnement soient financés par une réduction de l’emploi.
Une crise grave de l’emploi scientifique public s’annonce en France alors que les fermetures de centres de recherche privés s’accélèrent. En contradiction avec une priorité affichée pour la jeunesse, les débouchés pour les étudiants des filières scientifiques, en particulier pour les doctorants s’annoncent catastrophiques. La ministre de l’Enseignement supérieur semble considérer que la précarité ou l’exil scientifique sont des débouchés normaux pour les étudiants de nos universités.
Sous l’effet de la stagnation de l’emploi titulaire et du développement effréné de la recherche sur projet, la proportion des effectifs en CDD dans les établissements, aussi bien dans les services administratifs que dans les laboratoires ne cesse d’augmenter. Face à cette situation devenue ingérable, les organismes et maintenant les universités « dégraissent » en ne renouvelant pas les CDD, conduisant de nombreux personnels hautement qualifiés au chômage. Le Front de gauche n’accepte pas cette politique ; il agit et agira pour imposer des choix de gauche.
Il faut en finir avec la précarité, et notre pays en a les moyens. Le développement démocratique des services publics, dans l’enseignement et la recherche comme ailleurs, est nécessaire et possible. Les moyens en existent, à commencer par la réintégration du crédit impôt recherche dans le budget des laboratoires et l’abandon de ce dispositif fiscal ruineux opaque et inefficace.
Le projet de budget 2013 pour l’Enseignement Supérieur et la Recherche :
Il n’est conforme ni aux exigences de démocratisation des études supérieures, ni à celles d’une politique de recherche ambitieuse, il engage l’avenir sur les bases les plus malsaines, celles qu’exige la droite toutes tendances confondues.
Dès à présent il importe :
- de voter un plan d’urgence pour réparer les dégâts de la période précédente,
- de dénoncer les Contrats d’excellence signés dans des conditions scandaleuses et qui torpillent le service public,
- d’abandonner les Responsabilités et Compétences Elargies, au premier chef par la réintégration de la masse salariale dans le budget de l’Etat comme l’exigent dès à présent de nombreuses et nombreux Présidentes et Présidents d’Université auxquels la Ministre répond par l’expression d’un profond mépris,
- d’adopter un plan pluriannuel de créations d’emploi.
L’enseignement supérieur et la recherche concernent toute la société ! Une politique nouvelle, de gauche, a besoin de l’intervention de tous les citoyen-nes. Faire entendre les besoins, les aspirations, confronter les solutions, construire le rassemblement des diverses composantes sociales, culturelles, porter les exigences politiques suffisamment fort : c’est ce que propose le Front de gauche de l’Enseignement Supérieur et la Recherche, avec notamment la tenue de l’Atelier Législatif pour une nouvelle loi sur l’Enseignement Supérieur et la Recherche. A l’inverse de ce qu’ont été, le plus souvent, les Assises régionales, il vous appelle à contribuer, avec ses parlementaires, à l’élaboration de propositions législatives qui seront portées au Parlement. Nous ne lâcherons rien !
http://esr.appels.frontdegauche.fr/
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