Confirmation de Frédéric Mion par Geneviève Fioraso, ministre de l’Enseignement Supérieur : un manque de courage politique consternant

Après des mois de lutte des personnels et usagers de l’IEP de Paris contre la procédure de désignation de leur directeur, entachée d’opacité, totalement verrouillée par les monolithiques et indéboulonnables Jean-Claude Casanova et Michel Pébereau, sur des critères joués d’avance, en l’absence de tout projet de formation ou de recherche, voilà que Geneviève Fioraso acquitte les instigateurs de la procédure – et les dédouane, en validant leur cooptation. Frédéric Mion, ancien secrétaire général de Canal+ et du cabinet Jack Lang, se retrouve adoubé à la tête de l’IEP de Paris.

 

Non contente de maintenir la LRU par son projet de loi qui en conserve les grandes lignes (présence de personnel extérieur dans les Conseils d’Administration, autonomie budgétaire…), elle acquiesce aux excès du duo Casanova-Pébereau, lesquelles n’ont pas hésité à mépriser le ministère tout au long de la procédure. Soulignons que l’IEP de Paris sert de laboratoire aux lois sur le démantèlement du service public de l’enseignement supérieur, ses statuts et ses réformes en matière de frais d’inscription étant invoqués par les casseurs du service public comme un modèle pour l’université – alors même que les magouilles inhérentes à la présence d’un grand nombre de personnalités extérieures au Conseil d’Administration de la Fondation Nationale des Sciences Politiques éclatent en plein jour. En outre, les compétences de personnalités extérieures au monde universitaire et à la recherche pour fixer des orientations intellectuelles et pédagogiques sont souvent plus que douteuses.

 

Rappelons, pour finir, que parmi les 15 personnalités extérieures (presque la moitié du Conseil) qui président à la gestion de l’établissement, figurent des austéritaires aussi fameux que Jean-Pierre Jouyet, Jean-Claude Trichet, Jean-François Cirelli, Marc Ladreit de Lacharrière, Henri de Castries, Pascal Lamy… qui sont récompensés de leur méfait par le droit d’orienter des établissements d’enseignement supérieur !

Nous nous désolons ainsi du choix de la ministre, qui entérine une procédure honteuse et illégitime, durant laquelle étudiants et personnels furent insultés (à tous les sens du terme, Jean-Claude Casanova n’hésitant pas à déclamer avec élégance « vaffanculo ! » aux étudiants rassemblés devant le CA), et manque du courage politique nécessaire pour enfin réviser les statuts de l’établissement dans une optique de réunification de l’enseignement supérieur.

Le Parti de Gauche demeure opposé à la procédure antidémocratique, comme ses élus ont pu le souligner ici http://www.humanite.fr/fil-rouge/sciences-po-la-nouvelle-chaine-cryptee-emmanuelle-becker-conseillere-de-paris-pcfpg ou là http://www.humanite.fr/fil-rouge/sciences-po-vote-degage-francois-delapierre-bastien-lachaud-du-parti-de-gauche.

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