Un budget d’austérité

Le Gouvernement Ayrault a dévoilé le budget de l’ESR pour 2013 mettant ainsi en place sa politique d’austérité alors que cette dernière a été dénoncée par plus de 100 000 personnes défilant contre le traité austéritaire (TSCG) ce dimanche 30 septembre.

Le budget de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche évoluera de 2%. Il s’agit d’une très légère hausse. Elle correspond quasiment à l’inflation prévisionnelle (1,6%). Elle suppose par ailleurs, qu’aucune coupe ne vienne amputer le budget 2013 comme cela a été le cas lors du collectif budgétaire de 2012.

Le budget recherche progresse de 1,2%, soit moins que l’inflation. Si un rééquilibrage plus favorable aux organismes qu’à l’ANR a bien lieu, cela est fort insuffisant pour marquer une rupture. L’ANR demeure toute puissante. Le budget ne comprend pas le CIR (Crédit impôt-recherche) et les investissements d’avenir confirmés. Le CIR, mesure fiscale de 3.35 milliards d’euros déjà dénoncée en son temps par la Cour des comptes et l’ensemble de la communauté de l’ESR, doit être tout simplement supprimé pour que les sommes considérables que draine ce cadeau fiscal vers les entreprises privées soient versées au compte des laboratoires publics. Avec ce budget, la recherche publique française est très loin d’atteindre l’objectif des 1% du PIB à horizon de dix ans. De plus l’effet d’aubaine que constitue le CIR est utilisé à fond par les voyous de la finance comme le groupe SANOFI, qui bénéficie de 130 millions d’euros par an à ce titre, s’apprêter à supprimer plus de 1000 emplois notamment dans son secteur recherche.

A grand renfort de communication, 1011 postes sont annoncés ! Mais il y a une très grande ambiguïté à ce propos : les « 1000 postes nouveaux » viendront-ils en supplément des quelques 1500 postes gelés en 2012 ou viendront-ils en sus du dégel ? Poser la question, dans le contexte présent de purge austéritaire, c’est en très grande partie y répondre.

En outre, aucune règle transparente, collégialement débattue, n’est donnée pour répartir ces postes de non-titulaires entre des universités déjà soumises à la concurrence entre elles. Un mécanisme d’attribution transparent, au niveau national doit être mis en place pour garantir l’égalité sur tout le pays et maintenir l’adossement sans faille de l’enseignement en cycle licence à la recherche.

Il est annoncé une consolidation de la situation financière des universités. Mais en tenant compte de l’inflation, on est loin des 150 M d’euros qu’il faudrait, du fait des responsabilités et compétences élargies (RCE), pour sortir du rouge les 19 d’universités en déficit et pour éviter aux autres de trop puiser dans leurs fonds de réserve. La progression « petit braquet » annoncée n’aura donc pas l’effet de rattrapage attendu par tous.

L’annonce de l’augmentation de +14M€ des Partenariats Public-Privé et des crédits accordés à la dévolution du patrimoine immobilier va par ailleurs à l’encontre des revendications portées par le PG et n’est que la suite de ce qu’avait mis en place le précédent gouvernement.

Concernant les étudiants, la volonté « d’améliorer les conditions de vie des étudiants » avec le 10ème mois de bourse est bien affichée mais pour l’essentiel il ne s’agit là aussi que de la mise en œuvre d’un engagement du précédent gouvernement. Cela reste assez loin du compte !

Le PG considère que ce projet de budget de la MIRES est frappé au coin de l’austérité. Il demeure donc insuffisant au regard de l’ampleur des besoins et des attentes de la communauté universitaire et des enjeux environnementaux et sociétaux aux quels notre pays va devoir faire face dans les années à venir.

Au final, ce budget démontre que le changement, c’est pas maintenant ! Faire bouger les lignes devient impératif! D’une politique condamnée dans les urnes, il ne doit rien rester !

L’atelier législatif lancé par le Front de Gauche lors de la fête de l’Humanité est dorénavant le seul moyen d’une traduction politique des luttes et des votes. Le Parti de Gauche invite donc l’ensemble de la communauté de l’ESR à participer à cette démarche.

Commission Enseignement Supérieur et Recherche du Parti de Gauche

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