Le Gouvernement Fillon sacrifie l’École normale supérieure de Rennes sur l’autel de l’austérité

L’État s’était engagé en juillet 2010 par contrat avec l’ÉNS Cachan à transformer son Antenne de Bretagne en une ÉNS Rennes de plein exercice au premier janvier 2012. Après dix mois d’atermoiements, le Premier ministre vient de rompre cet engagement, se rangeant à l’avis défavorable de Valérie Pécresse, ministre du Budget, contre l’avis favorable de Pécresse Valérie, ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche.

À la suite de celle fondée par la Convention en 1794 pour que « de toutes les parties de la République, des citoyens déjà instruits [apprennent] l’art d’enseigner », les Écoles normales supérieures, parce que leurs élèves sont des fonctionnaires-stagiaires rémunérés, permettent à des citoyens de toutes classes économiques de préparer dans de bonnes conditions les concours de l’agrégation et de débuter une thèse de doctorat. Ce renoncement est donc une étape de plus dans la privatisation de l’Éducation et de la Recherche publiques ; il complète la pseudo-réforme de la mastérisation du recrutement des enseignants en ce qu’elle limite l’accès des classes populaires au statut de professeur par l’augmentation du nombre d’années d’étude non rémunérées. En réduisant la capacité de la République à former ses élites, les libéraux favorisent l’oligarchie.

Cette décision signe également l’économie de cimetière du Président Sarkozy, du Gouvernement Fillon et de tous les tenants de l’austérité : moins d’ÉNS, moins de postes à l’agrégation et aux autres concours de recrutement d’enseignants entraineront un affaiblissement général du niveau de formation du peuple français, ce qui en diminuera l’efficience, contribuera au déclassement économique du pays et réduira les recettes de l’État. Ces contraintes austères sont aussi celles qui ont conduit à la mise sous tutelle rectorale de nombre d’Universités « autonomes » suite à la loi LRU.

Du fait de cette décision, après avoir été « oubliées » par les projets du « grand emprunt », les régions de l’ouest de la France, démographiquement et académiquement dynamiques, restent dépourvues d’ÉNS de plein exercice. Leur répartition sur le territoire — Paris, Cachan, Lyon — ne permet pas de réaliser pleinement l’objectif de la Convention.

Le Parti de Gauche désapprouve l’abandon du projet d’ÉNS Rennes ; il se tient aux côtés des personnels ne recevant que mépris pour le projet qu’ils ont élaboré. Pour nous, il faut partir des besoins du pays en termes d’enseignement et de recherche et ouvrir en conséquence les établissements de formation ainsi que les postes aux concours de recrutement.

Dans un gouvernement de Front de Gauche, nous rendrons à l’Éducation et à la Recherche les postes qui lui ont été retirés depuis dix ans en mettant en place des plans de recrutement pluriannuels ; nous abrogerons la loi LRU, réorganiserons la formation initiale des enseignants en supprimant la mastérisation et renforcerons leur formation continue.

Pour le Parti de Gauche :

Pierre Chantelot, Patrice Perdereau, responsables nationaux Enseignement Sup’ Recherche

Yann Salmon, co-secrétaire départemental PG Ille-et-Vilaine

 

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