Ce qu’est ITER?

Fiche de synthèse réalisée par la Commission ESR et planification écologique

 

Ce qu’est ITER ?

ITER (originellement en anglais : International Thermonuclear Experimental Reactor ou en français : « réacteur thermonucléaire expérimental international ») est un prototype de réacteur nucléaire à fusion actuellement en construction à proximité de Cadarache (France). Ce prototype est destiné à vérifier la « faisabilité scientifique et technique de la fusion nucléaire comme nouvelle source d’énergie».

ITER qui devait, selon ses concepteurs, être achevé en 2019, soit trois ans de retard sur l’agenda initial a été à nouveau décalé en février 2010, les délais s’étant avérés trop optimistes. Le budget, initialement estimé à 10 milliards d’euros (50 % pour la construction et 50 % pour l’exploitation), va subir une augmentation de 3 milliards à 20 milliards. En juin 2009, la BBC a affirmé que le coût du projet a doublé comparativement à l’estimé initial, passant à 16 milliards de dollars, ce qui pourrait inciter les responsables du programme à diminuer de façon notable la taille du projet.

 

Le prototype ITER ne produira pas d’électricité, mais de la chaleur : il aura selon ses concepteurs une puissance thermique de 500 MW. Il est basé sur les technologies déjà utilisées dans les tokamaks (DIII-D, TFTR, JET, JT-60 et T-15) qui ne produisent pas non plus d’électricité. Mais ITER doit tester les technologies nécessaires à la fabrication du réacteur expérimental DEMO (d’une puissance prévisionnelle de 1 500 MW électrique), dont l’objectif sera de démontrer la faisabilité industrielle de la production d’électricité par la fusion nucléaire.

 

ITER n’est pas un prototype de centrale fusion. C’est un outil de recherche pour comprendre des phénomènes liés à la fusion. ITER apportera des réponses technologiques sur la tenue des matériaux face à ce rayonnement des neutrons de forte énergie, mais aussi sur les aimants supraconducteurs, les plasmas haute densité, etc.

Chronologie

1985 : Mikhaïl Gorbatchev propose à Ronald Reagan, après s’être concerté avec François Mitterrand et Margaret Thatcher, de lancer un programme international visant à développer l’énergie de fusion à des fins pacifiques.

1986 : L’Union Soviétique, les États-Unis, l’Europe et le Japon lancent le programme ITER.

1998 : Les États-Unis se retirent. Le projet est revu à la baisse.

2003 : Les États-Unis reviennent dans le pool ITER, avec la Chine et la Corée du Sud.

2005 : La France est choisie pour accueillir réacteur au terme d’une longue compétition avec le Japon. L’inde s’associe au projet.

2007 : L’accord créant une entité juridique internationale chargée de la construction, de l’exploitation et du démantèlement futur du réacteur est signé à Paris. Création de ITER Organization.

2008 : Début des travaux à Cadarache (Bouches-du-Rhône)

2010 : Démarrage de la construction du réacteur. Le calendrier des opérations, les financements et la définition des besoins sont désormais cadrés pour les trois décennies qui viennent.

Les acteurs participants au projet sont les actuelles puissances mondiales.

Le professeur Osamu Motojima, physicien de renom, directeur de 2003 à 2009 de l’Institut japonais des sciences de la fusion (NIFS) est à la tête de ITER Organization.

 

 

Le PG et la science

Le PG affirme de façon claire le principe de la liberté de la recherche.

La recherche fondamentale ne peut se concevoir que par un travail coopératif au sein de toute la communauté scientifique. Sa mise en œuvre et ses applications doivent être contrôlées par des instances démocratiques et reconnues par la communauté scientifique.

 

Le PG est un parti qui s’inscrit dans « la poursuite du progrès humain ». A ce titre, il encourage la recherche fondamentale. Instrument inédit de recherche, ITER permettra des avancées scientifiques aussi bien en physique nucléaire, en thermodynamique, en mécanique des solides et même en astrophysique.

 

Le PG est un parti qui encourage « la coopération plutôt que la compétition » – là ou d’autres calculent déjà comment les nations s’affronteront dans une course aux matières premières, le PG doit souligner la gouvernance mondiale et la coopération qui sont les bases de la création d’ITER. Au delà de tensions ponctuelles et de petites rivalités qui se retrouvent dans tous les projets ambitieux, ITER est un projet collaboratif de recherche publique, donc les résultats concerneront l’intérêt général. Cet effort doit être salué et encouragé.

 

Le PG et l’application de la technologie dans la sphère de la société

Le PG affirme que le cadre général (que constitue les finalités, la réalisation, les moyens, la dispersion, le confinement, les buts et le personnel) de la technologie dans la recherche scientifique n’a absolument rien à voir avec le cadre de la technologie dans la sphère marchande qui a pour but le commerce.

De fait, si la communauté scientifique dialogue avec le politique, elle reste souveraine dans sa démarche.

Mais par ailleurs, le PG affirme que la technologie créée dans le cadre de la recherche n’a pas à sortir de ces applications et entrer dans la sphère marchande sans l’agrément des citoyens qui sont souverains pour décider, ou non, s’ils souhaitent voir une technologie venir dans le quotidien de la société où ils vivent, et donc influer sur celle-ci.

Ainsi, si les scientifiques sont souverains dans leur tache et leur mission de créer le savoir et de le mettre à disposition de tous (et pour cela, de développer les techniques qui leurs sont nécessaires dans les conditions de la sûreté), il est impératif de gérer les technologies en fonction de leur sphères d’influence, d’usages et d’application. Pour cela, le PG affirme que la sphère de la recherche et la sphère de la société sont si dissemblables dans leur buts, moyens, personnels et finalités, que le passage d’une technologie de la sphère de la recherche à celle de la société toute entière doit être impérativement soumis à l’approbation citoyenne (via des instances spécifiques), au lieu de l’état actuel qui laisse cette pénétration quasi libre.

Le PG pose cette distinction technologique afin de garantir aux citoyens la maîtrise et leur rôle dans le devenir de leur société, et aux citoyens scientifiques, la mission qui est la leur au sein de cette société.

 

Le PG et ITER

Le PG est un parti qui favorise l’intérêt public de long terme plutôt que les intérêts privés de court terme. A ce titre, alors que la tendance depuis des années est à l’exploitation de court terme et au gaspillage des ressources qui nous sont disponibles, ITER est un projet qui n’a pas de but commercial, ni d’actionnariat privé et dont le pas de temps fait que nous n’aurons pas les premiers résultats avant 10 à 20 ans. Le projet ITER, c’est construire un outil de recherche publique à destination de la prochaine génération.

 

Mais: le PG est également un parti qui encourage « un changement radical des modes de production, de distribution et de consommation ». A ce titre, le PG ne souhaite pas qu’ITER devienne une justification à l’absence de remise en question à la fois de notre consommation énergétique (dont l’augmentation continue n’est pas durable) et de nos modes de production (centrés sur des énergie non-renouvellables).

 

En particulier, le PG ne considère pas que ITER préfigure l’énergie de demain, et que l’énergie de fusion ne doit pas être considérée comme une alternative réaliste face à la crise écologique et énergétique.

La physique

ITER vise à démontrer la faisabilité scientifique et technique de la fusion comme nouvelle source de production d’énergie.

D : Deutérium

T : tritium

Le tritium (T ou 3H) est – comme le deutérium – l’un des isotopes de l’hydrogène. Il possède 1 proton et 2 neutrons. Il a été mis en évidence en 1934, par Ernest Rutherford, dans la réaction nucléaire D+D->T+p.

A la différence du deutérium, cet élément est radioactif. Il émet un rayonnement bêta (β-) (de faible énergie) en se transformant en hélium 3 (3He).

Sa période ou demi-vie est de 12,32 ans.

La fusion D +T offre une densité énergétique unique : l’équivalent d’un verre d’eau (D+T) libère potentiellement autant d’énergie que 2 600 tonnes de charbon.

Production de 1000 MWe pendant 1 an :

Cette densité d’énergie théorique ne pourrait de toute façon être exploitable à grande échelle pas avant 50 ans voir bien plus ( horizon 2100). Pour l’instant l’état de la recherche appliquée n’en est qu’à ses tout débuts.

Le problème des déchets nucléaires est différent de celui que l’on connaît actuellement car leur demi-vie est de 13 ans au lieu de plusieurs siècles.

Le risque d’emballement de la réaction est aussi impossible de part le principe même de la réaction.

La recherche fondamentale et appliquée

La réaction nucléaire de fusion est celle qui anime la vie des étoiles, telle que notre Soleil. D’un point de vue recherche scientifique fondamentale, on peut y voir une quête des origines et la maîtrise de la puissance des étoiles. Cet aspect recherche fondamentale ne peut être ignoré.

La recherche appliquée apportera des réponses technologiques sur la tenue des matériaux face à ce rayonnement des neutrons de forte énergie, mais aussi sur les aimants supraconducteurs, les plasmas haute densité, etc.

Mais il y aura aussi des débouchés aléatoires et secondaires. Par exemple, l’électronique ou Internet furent les premiers débouchés du CERN. La recherche fondamentale produit des applications aléatoires qu’une politique libérale par objectifs ne pourra que brider.

Les défis technologiques et scientifiques

De nombreux défis technologiques et scientifiques sont à relever : résistance des matériaux face à des neutrons de 14 MeV, évacuation de la chaleur, fabrication du T à partir de Li dans la machine, optimisation du temps de confinement de l’énergie, etc. Aujourd’hui c’est clairement avant tout un projet de recherche.

 

Énergie Avantages Inconvénients
Fusion
  • vraisemblablement peu de rejet de gaz à effet de serre
  • émissions indirectes induites par la construction,  le démantèlement, et les « consommables » en fonctionnement
  • adaptée à la décentralisation de production d’énergie à grande échelle
  • ne présente pas le risque d’emballement du nucléaire de fission
  • les quantités de « combustibles » nécessaires seront vraisemblablement suffisamment faibles pour que l’approvisionnement ne soit pas un problème majeur. Il est possible aussi que les machines autour consomment elles aussi des ressources rares.
  • pas de déchets nécessitant des stockages au-delà de 100 ans
  • concerne le long terme (>>2050) : donc après/pendant les crises : énergétique liée au manque de pétrole et climatique liée au réchauffement.
  • coût d’investissement important : entraîne un partage des coûts et donc une organisation internationale complexe
  • faisabilité à démontrer, technologie complexe

 

Le problème de la matière première de base se posera aussi avec ITER : il faut du lithium pour le fonctionnement, et les gisements ne sont pas inépuisables. Les premiers vols de vautours autour de ces gisements commencent à s’observer. Le salar d’Uyuni en Bolivie est l’un des principaux gisements mondiaux de lithium. Heureusement qu’Evo Morales en est le président : il a mis un frein aux appétits de certaines sociétés qui voulaient s’approprier le gisement (et dans le même temps défigurer un site magnifique).

 

ITER fournira de l’énergie trop tard pour apporter une réponse,  partielle d’ailleurs, aux  problèmes d’énergie que nous allons avoir à résoudre en 2015-2020 c’est à dire demain . Le pétrole, au delà des dégâts écologiques énormes que provoque son extraction , extraction dans les schistes bitumeux au Canada dans l’Alberta et l’Ontario, va devenir de plus en plus rare et cher.

Il existe une association composée de géologues, économistes de l’énergie :  www.peakoil.net en anglais qui étudie les réserves prouvées de pétrole et la consommation , le peak c’est quand réserves =consommation . Certains le prévoient en 2011 , c’est très difficile à estimer les pays pétroliers  et les compagnies ayant tendance à surestimer leurs réserves  mais il arrivera un jour et si nous avons de vagues, très vagues réponses pour l’automobile, on n’en a pas pour l’aérien  ni pour la pétrochimie.

La gouvernance

Un projet de l’ampleur d’ITER, implique donc des investissements financiers conséquents, que d’ailleurs chacun des partenaires s’est engagé à supporter. Néanmoins, comme pour bon nombre de projets innovants, il s’avère que sur l’aspect financier comme en matière de délais de réalisation, un glissement conséquent s’est fait jour par rapport aux prévisions initiales.

Les difficultés de faire travailler des peuples de cultures différentes sont toujours sous estimées : Airbus en est un exemple…Au-delà des problématiques liées au pilotage d’un projet au coût plus que conséquent et à la technicité complexe, se rajoute des problématiques liées aux cultures, aux interactions entre peuples, gouvernements et entité chargée de pilotée le projet. Une belle aventure humaine…

Un projet d’une telle ampleur ne peut (dans une certaine mesure) soumis aux aléas des alternances politiques…D’où le besoin d’une planification pérenne à très long terme pour un projet qui ne peut être que mondial.

Comme Airbus a permis de réaliser une certaine Europe industrielle, ITER peut il permettre à différents pays de différentes cultures sur les 5 continents d’avancer dans la même direction ?

Le coût

Voici l’argumentaire de l’agence ITER France :

« Quelques comparaisons permettent d’apprécier ce que représente le coût d’ITER pour l’Europe et la France : de l’ordre de 1,3 % du budget de la recherche européenne (sur la base du programme cadre de recherche et développement 2007-2013) ; de l’ordre de 0,3 % par an du budget « recherche » français (année 2005). « 

Par ailleurs, l’Europe consacre un budget quasi équivalent aux recherches sur la fusion qu’aux recherches sur les énergies non nucléaires (énergies renouvelables, maîtrise de l’énergie…). L’investissement européen dans ITER (environ 250 millions d’euros par an) représente environ la moitié du budget européen consacré aux énergies non nucléaires (500 millions d’euros par an environ). Au niveau de la France, le coût d’ITER est inférieur au budget français consacré aux recherches « énergies non nucléaires ».

Arrêter de financer ITER ne garantirait absolument pas un report de budget sur d’autres type de recherche, énergie renouvelable entre autres. Faire de la recherche publique sur les énergies renouvelable, c’est financer le privé, car les structures qui font du renouvelable sont actuellement plus privées que publique (même si EdF et GdF , encore majoritairement publics, qui possèdent de grosses centrales en France).Mais il y aurait aussi des moyens à mettre dans des structures publiques, en développement, en recherche (un peu) et aussi en accompagnement (conseil, sensibilisation, éducation, services publics…) des citoyens et acteurs sociétaux pour les économies d’énergie (=sobriété en premier lieu, efficacité en second).

Les pays liés au projet ITER participent en fourniture. Ils fabriquent et développent les éléments nécessaires au projet et en gardent donc les brevets.

Le coût d’ITER est très élevé, le budget prévisionnel de 6 milliard d’euros est largement dépassé et il est prévu actuellement un budget de plus de 16 milliards d’euros. De plus il s’agit d’un budget à planifier sur plusieurs décennies entre différents pays.

Cela a donc des conséquence négatives sur les budgets de financement de la recherche scientifique européenne. Du coup, certains scientifiques prônent une autre voie et estiment que la communauté internationale et l’Europe feraient mieux de reconstruire une centrale d’un nouveau type afin d’améliorer ce que le surgénérateur Superphénix avait déjà appris.

Pour l’instant, l’essentiel de l’engament français dans ITER (20% de la quote-part de l’Europe) a été supporté par les collectivités territoriales de Provence-Alpes-Côte d’Azur, pour un total de 467 millions d’euros pour l’aménagement et l’accès au site.

Propositions

– le PG se positionne clairement contre l’échappatoire visant à faire croire que la fusion est une solution à la crise écologique (pour des questions de calendrier (la technologie arrivera trop tard), de ressources humaines, de sécurité si la technologie était généralisée (assurer que le tritium ne sera pas utilisé à des fins belliqueuses), de centralisation du réseau et de transport de l’énergie, de disponibilité des ressources (lithium principalement), de démantèlement des éventuelles centrales fusion, et surtout, parce que le PG se positionne pour la sobriété énergétique et non pour la fuite en avant technologique visant à produire toujours plus d’énergie pour accompagner notre mode de vie non durable.

– Cependant, le PG reconnaît qu’ITER est avant tout un instrument de recherche dont les retombées iront bien au delà de la fusion pure et simple. Et que l’opposition du PG à l’exploitation industrielle de la fusion n’EST PAS une raison pour s’opposer à ITER. En ce sens, le PG reconnaît que les travaux de recherche ne peuvent pas être orientées directement par des considérations politiques mais restent la propriété des instances de recherche.

Conclusion

ITER est un projet de recherche, pouvant mener à de grandes découvertes dans différents domaines pas forcément prévisibles. Celles-ci ne peuvent être réalisées qu’à travers un projet de recherche de grande ampleur, difficile et long. Un élan existe, un projet se construit – il a des défauts, il doit être accompagné, les choix doivent être discutés démocratiquement – mais une telle opportunité, qui a mis plus de 20 ans à se construire, ne pourra pas se recréer une seconde fois et ne doit pas être abandonnée.

C’est pourquoi le PG doit être favorable à ITER en tant que centre de recherche (type CERN) et contre tout scénario prospectif faisant apparaître ITER comme une solution à la crise écologique.

Le PG pose aussi comme étant incontournable la consultation des citoyens quant au passage d’une technologie conçue dans le cadre de la recherche, vers la société afin de garantir l’indépendance de la recherche dans les choix des techniques qui lui sont nécessaires, et de garantir également la maîtrise des citoyens quant à l’orientation de leur société, via les avancées technologiques qu’ils souhaitent, ou non, intégrer dans le quotidien de leur vie.

Le Museum d’histoire naturelle en danger

Le Muséum d’histoire naturelle en danger

Après la vente des entreprises publiques au privé (qui n’a rien changé du tout, au contraire, à la débâcle des finances publiques), le pouvoir en place s’attaque au patrimoine avec une rapidité inouïe. Même aux heures les plus sombres de l’histoire, on n’avait pas envisagé un tel chaos.

Le Muséum d’Histoire Naturelle est une des victimes de cette politique stupide qui n’arrange rien dans le présent et ampute l’avenir.

Musée, mais aussi institution de recherche de renommée mondiale, reconnu universellement pour son expertise dans divers domaines scientifiques, le Muséum National d’Histoire Naturelle se voit aujourd’hui triplement menacé : difficultés pour poursuivre ses missions de conservation, de recherche et de pédagogie vis-à-vis du grand public à cause de l’insuffisance de moyens, spoliation de son patrimoine foncier, non renouvellement des équipes. Fondé par un décret de la Convention nationale en 1793 pour des missions d’enseignement, le Muséum national d’histoire naturelle est une institution bien connue du public et des touristes étrangers pour ses collections permanentes, notamment la Grande galerie de l’évolution et le zoo, et ses expositions. Le Jardin des plantes, fondé en 1635 est un lieu de promenade et de convivialité cher à tous. C’est le lieu historique de découvertes fondamentales (Buffon, Cuvier, Laplace…) notamment pour la théorie de l’évolution : c’est donc un lieu symbolique. Mais le Muséum est aussi en charge de collections uniques et de nombreux spécimens en réserve, qui représentent environ cent fois ceux exposés, et constituent une mine d’informations pour les chercheurs sur la biodiversité mondiale, et son évolution depuis les débuts de la vie. 450 chercheurs travaillent au sein de cette institution de recherche de renommée mondiale, qui accueille en outre des étudiants en 2ème et 3ème cycles universitaires.

Pourtant de nombreux bâtiments du site sont aujourd’hui dans un état ne permettant pas l’accueil des visiteurs ou le travail des personnels, pas plus que la conservation des nombreuses collections en réserve. Ainsi le bâtiment de paléontologie, construit sur un sous-sol instable, s’affaisse au risque de s’effondrer. En 2005, l’injection de mousse polyuréthane pour combler des fissures béantes a été largement insuffisante pour régler le problème et un arrêté préfectoral préconise la fermeture du bâtiment au public début 2010. En outre, les collections fragiles, aujourd’hui stockées au sous-sol de ce département, nécessiteraient un déménagement unique vers une réserve suffisamment protégée de l’humidité et des crues de la Seine.

Des chantiers ont été lancés dans les années 2000 pour tenter de répondre à ces problèmes et réduire la densité des services sur les sites du 5e arrondissement : Les collections du Musée de l’Homme devaient être rapatriées au Palais de Chaillot dès 2012. Le démarrage du chantier du Zoo de Vincennes est aujourd’hui remis en cause par un avis de la Commission consultative du Vieux Paris demandant le classement d’éléments architecturaux devant être détruits. Le chantier de rénovation des bâtiments de l’herbier a pris un retard considérable dès son démarrage. Tous ces projets sont aujourd’hui ralentis voire à l’arrêt faute de financements suffisants.

Dans ce contexte difficile, le rapport Larrouturou sur l’immobilier universitaire remis le 10 février 2010 prévoit, sans concertation avec les personnels, l’utilisation de terrains affectés au Muséum dans le 5e, entre les rues Buffon et Poliveau, sous prétexte de relocaliser une partie des activités de l’université Paris 3 (bibliothèque, bureaux et amphis). L’objectif serait la centralisation du campus de Paris 3, aujourd’hui dispersé sur 8 sites dont certains en banlieue parisienne. De plus, les activités du bâtiment de la rue de Censier, qui doit être désamianté, devraient être déplacées provisoirement sur le site du Muséum .D’autres solutions sont envisageables et plus commodes ; accueil sur le campus de Jussieu qui dispose pourtant de locaux lui ayant permis d’héberger Paris VI et Paris VII, accueil dans les bâtiments de l’Institut national d’agronomie tout proche qui doit déménager. Les personnels de Paris 3 s’inquiètent en outre du risque de vente du site de Censier car le désamiantage exigera la démolition du bâtiment et libèrera donc le terrain alors que les services auraient été opportunément relogés sur l’îlot Poliveau. Les personnels du Muséum s’inquiètent d’autant plus qu’ils ont vécu il y a peu la création du Musée du Quai Branly qui a abouti au démantèlement des collections du Musée de l’homme et que les menaces sur le Zoo de Vincennes les concernent également.

Ce projet prévoit la destruction de 9 800 m2 de surface aujourd’hui utilisée sous forme de bureaux et laboratoires par le Muséum et supprime tous les espaces encore constructibles de la zone. Certains de ces bâtiments contiennent des éléments classés (charpente métallique de l’ancienne orangerie devenue réfectoire), d’autres viennent à peine d’être construits. Avant 2020, 7 000 m2 seulement seront alloués au Muséum sur les bâtiments construits. En outre, les 10 800 m2 du bâtiment où sera relogé Censier et qui devraient être à terme restitués au Muséum seront des bâtiments de cours inadaptés pour accueillir des laboratoires et devront être réaménagés en 2020. Les compensations envisagées impliquent des travaux qui défigureront la roseraie pour mettre en place une réserve de 3 000 m2 seulement, là où Hervé Lelièvre, responsable scientifique de la collection de paléontologie estime que 25 000 m2 seraient nécessaires1. Aucune solution n’est donc apportée au problème urgent des collections de paléontologie. Pourtant l’espace nécessaire serait disponible sur le site du 5e arrondissement.

Le projet du Ministère, tel qu’il a été présenté sans la moindre concertation aux chercheurs et autres personnels travaillant actuellement sur le site, ne prend manifestement pas en compte les besoins spécifiques des laboratoires et du jardin. Aucune solution spécifique de locaux « tampons » n’est ainsi proposée pour les collections de géologie, l’atelier de taxidermie ou le laboratoire de chimie, alors que des garanties de sécurité, notamment un système efficace de ventilation, sont absolument nécessaires. Les coûts et implications des déménagements des collections, souvent fragiles (celles de paléontologie ne devraient être déplacées qu’une seule fois, vers leurs locaux définitifs), et du matériel lourd (appareils d’imagerie par exemple) n’ont pas été réellement étudiés. Plusieurs collections sont menacées de délocalisation en banlieue, alors que le maintien sur un site unique des départements de recherche et de leurs collections est indispensable au travail de haut niveau et de rayonnement international du Muséum. Il est prévu que la pépinière du jardin, aujourd’hui sur site, soit délocalisée à 22 km de là, dans l’arboretum de Chèvreloup (Yvelines), sans aucun chiffrage des coûts supplémentaires et des contraintes liées au transport des plantes et du personnel entre les deux sites.

Par ailleurs, le site est situé sur un sous-sol instable, miné de cavités (passage de la Bièvre notamment). La hauteur du bâtiment accueillant aujourd’hui les collections du Musée de l’Homme avait dû être limitée à deux étages au lieu de trois prévus, pour éviter son affaissement. À proximité, le projet de Paris 3 prévoit de construire un immeuble de six étages, sans prévoir de fondations adaptées. Outre la gêne que constituerait le vis-à-vis d’un bâtiment d’une telle hauteur pour les habitants des immeubles voisins, les conséquences d’un tel surpoids pour la stabilité les immeubles adjacents pourraient être dramatiques et n’ont pas été étudiées.

Le plan proposé, alors que les embauches de personnel sont elles aussi au point mort, est symptomatique du genre d’intérêt que porte le gouvernement à cette institution phare de la recherche sur la biodiversité et sa conservation. Comme l’explique Christian Milet, élu FSU au Conseil d’administration, en attribuant toutes les surfaces constructibles à Paris-3, ce projet signe l’abandon de toute ambition réelle pour le Muséum national.Il s’agit aussi d’une attaque en règle contre un patrimoine immobilier public convoité par les spéculateurs immobiliers (comme c’est le cas aussi pour l’Institut Agronomique, la Mutualité, l’Hôtel-Dieu et la Salpêtrière). Pourtant la préservation d’une telle institution publique de sensibilisation, de recherche et d’enseignement est indispensable dans une République consciente de ses responsabilités vis-à-vis des générations futures dans la préservation de l’environnement et de la biodiversité. Elle est un outil précieux d’éducation et de sensibilisation auprès des scolaires et du grand public. Cet héritage révolutionnaire ne peut être dilapidé au profit d’une vision à court terme qui s’accompagne de mesures d’affichage qui ne sont que du semblant.

 

Parti de Gauche 75 – Comité 5-6-7

 

Quelles coopérations avec l’Afrique pour ce XXIe siècle ?

Depuis des siècles, l’Europe pille les richesses humaines et minières du continent africain. Mettre un terme à cette politique et instituer, enfin, un autre système de relations entre l’Afrique et l’Europe – en particulier avec la France – devient plus qu’urgent. À l’heure où les révolutions essaiment les graines de la liberté dans de nombreux pays, la France se doit, en raison de son histoire, d’être force de propositions et d’apporter l’aide nécessaire à ces peuples qui aspirent au droit à disposer d’eux-mêmes, au respect et à des relations d’égal à égal avec les autres peuples. La recherche et l’enseignement supérieur pourraient servir d’exemple pour instituer ces nouvelles relations fondées sur la coopération, sans pression de part et d’autre.

Entraves aux coopérations scientifiques

Dans ce domaine, les coopérations existent déjà depuis des décennies. Les réussites sont nombreuses, mais les entraves le sont tout autant.

Trop d’éléments s’opposent, encore aujourd’hui, à la libre circulation des hommes et des idées. Venir en France pour poursuivre ses travaux relève actuellement du parcours du combattant pour un chercheur africain. Une nouvelle politique des visas devra garantir la libre circulation des chercheurs et des étudiants. Le flux dans les deux sens doit être facilité pour une libre circulation des chercheurs et des étudiants.

De même, le drainage des forces vives africaines – particulièrement de jeunes chercheurs – doit cesser. Même s’il est important pour un jeune chercheur africain et pour son pays de se perfectionner à l’étranger, les conditions financières, sociales et de recherche d’un retour réussi doivent être mises en place. Une réflexion bien en amont doit se faire entre les pays d’accueil et d’origine pour le préparer, afin qu’il soit profitable au chercheur et à son laboratoire d’accueil.

Exportation d’un modèle « clef en main »

La France multiplie les pressions pour imposer aux pays africains francophones l’organisation de leur enseignement supérieur par le biais de modèles « clef en main » – hier des cursus à la française, aujourd’hui le modèle européen du LMD ! La Direction de l’enseignement supérieur (DGESIP) du ministère mène, depuis longtemps, une action méthodique pour exporter ces modèles, sans égard pour les besoins et les attentes des populations. Elle s’appuie notamment sur l’Agence universitaire de la francophonie.

Dans de nombreux pays, la greffe ne prend pas. Alors que l’Université doit être un acteur central de la société civile, la grande majorité des universités africaines peine à répondre aux besoins environnementaux et sociétaux particuliers à chaque pays. Le système universitaire sénégalais, par exemple, n’offre pas à ses étudiants les formations propices à son développement économique. Les sociétés occidentales implantées dans ce pays en profitent pour asservir d’autant plus leurs salariés et l’économie nationale. Dans le domaine technique, les écoles supérieures accusent un grand retard qui pèse lourdement sur son développement.

Autre exemple, le Maroc qui vit aujourd’hui une situation économique en développement, que ce soit avec l’Europe ou les pays du Sud. L’aéronautique, l’automobile, la microélectronique et le textile ont besoin de diplômés – de la R & D à la production. Cruel constat : mal préparés à l’emploi au Maroc, c’est à l’étranger que l’on trouve les diplômés les mieux formés !

Au-delà de cette mauvaise gestion du flux des étudiants et du manque de filières professionnelles, améliorer la reconnaissance des diplômes entre l’Afrique et l’Europe s’avère crucial. Un travail en coopération sur les contenus des formations et la pédagogie permettra de faire reconnaître les diplômés marocains. Ils pourront ainsi s’insérer au mieux dans le tissu socioéconomique de leur pays et participer à son développement.

Développer l’enseignement supérieur

Il faut rompre avec le pilotage de l’université des pays africains qui vise leur adaptation aux besoins des marchés imposés par les compagnies privées occidentales ! La formation des élites de demain doit être de qualité et émancipatrice, pour permettre un développement économique, social et écologique indépendant des puissances néocoloniales. La construction de formations adaptées au contexte national et un partenariat fondé sur un échange d’enseignants et de connaissances entre l’Afrique et l’Europe doivent être le socle d’une nouvelle coopération.

L’urgence est d’être à l’écoute des besoins sociaux de ces pays et de les accompagner dans le développement de leur système éducatif supérieur : des filières technologiques courtes, jusqu’au doctorat. Il faut former des étudiants et des chercheurs qui ne soient pas la reproduction des élites d’hier, calquées sur le modèle occidental. Ils doivent devenir, demain, les forces vives de l’Afrique par leur insertion dans une nouvelle société. Il s’agit de créer les conditions nécessaires à une profonde réorientation de l’action de la France et de l’Europe dans ce domaine.

La politique du FMI impose aux gouvernements des coupes dans les budgets de l’enseignement supérieur et de la recherche, sous prétexte que l’Afrique n’aurait pas besoin de former ses propres cadres supérieurs. Ce diktat doit être combattu. Dans de nombreux pays, le système supérieur stagne, alors que le système éducatif prébac s’est fortement développé en quelques années.

Cela entraîne la création de nombreuses officines privées qui permettent aux étudiants les plus favorisés d’obtenir un diplôme à valeur marchande immédiate – ces officines offrent accessoirement un complément de salaire à des enseignants fonctionnaires trop peu, voire pas du tout payés. Cela provoque surtout de fortes tensions lors des rentrées universitaires. Plus de 3 000 étudiants sénégalais se sont retrouvés cette année sans inscription à l’université Cheik Anta Diop de Dakar. Dans de très nombreux établissements, les conditions matérielles d’accueil des néo-bacheliers ne sont pas adaptées aux besoins.

En prise sur la richesse de ses cultures, langues et savoirs, un système d’enseignement supérieur-recherche propre à l’Afrique doit émerger. Il y va du devenir de cet immense continent et de sa place dans le monde. Portée par un autre regard sur les universités africaines, une véritable coopération serait éclairante, de part et d’autre.

Chantelot Pierre

La rente financière au privé et la fin des diplômes universitaires

Les propositions de lois actuellement à l’étude en commission de la culture, de l’éducation et de la communication du sénat (Article L. 762-2 et L. 344-4) mettent en place un système de rentes financières sur des décennies de l’état vers des groupes privés et la fin des diplômes délivrés par les universités.
Avec les modifications proposées par le gouvernement, les Pôles de Recherche et d’Enseignement Supérieur (PRES) pourront se voir confier par l’État, la maîtrise d’ouvrage de constructions universitaires. Or dans un PRES, les membres fondateurs peuvent être des instituts confessionnels mais aussi des écoles consulaires, qui sont des organismes dépendant des Chambres de commerce et d’industrie, sous la tutelle du ministère de l’Industrie.
Les nouveaux bâtiments construits par les PRES, pourront alors être financés par l’état au travers des universités publics par l’intermédiaire de Partenariats Publics-Pivés (PPP) dotés de 200 à 300 M€ d’Autorisation d’Engagement (AE) selon V. Pécresse. Ces PPP sont des emprunts à rembourser en 30ans.
De plus, ces PRES pourront conclure des contrats sur ces biens pour conférer des droits réels à des tiers, c’est à dire au domaine privé.
On peut alors imaginer la constitution d’une Société Civile Immobilière (SCI) qui pourrait avoir pour actionnaires un PRES (avec des membres de l’enseignement privé) mais aussi une entreprise privée de Bâtiments et Travaux Publics ainsi que la Caisses de Dépôts et Consignation.
Cette SCI, qui sera donc propriétaire du bâtiment construit par un groupe du BTP (peut être le même que l’actionnaire privé) aura toutes les compétences pour fixer le loyer ou les mensualités du crédit à rembourser. L’université qui va payer ce loyer ou cette mensualité le fera par l’intermédiaire de sa dotation venue de l’État. Ainsi une rente est garantie sur des décennies à un groupe du BTP…De plus comme le PRES peut désormais vendre ses bâtiments, on peut imaginer qu’il le fasse et ensuite en fasse reconstruire d’autres par des groupes du BTP pour les louer de nouveau aux universités ! Ainsi de suite…
La deuxième loi à l’étude, est le cheval de Troie !
Un PRES peut être habilité à délivrer des diplômes nationaux. Or seule actuellement les universités sont habilités à délivrer des diplômes. Par exemple, l’institut confessionnel d’Angers, qui se fait appeler « Université Catholique de l’Ouest –UCO- » est membre associé du PRES Université Nantes Angers Le Mans. À ce titre, cet institut confessionnel privé, au travers du PRES, pourra donc délivrer un diplôme d’état. Et comme il sera le seul à proposer un master des métiers de l’enseignement sur cette région, il pourrait se voir ainsi déléguer la formation des maîtres de l’enseignement privé et public ! Cet institut confessionnel privé, au travers du PRES qui est une structure publique, pourra donc délivrer un diplôme d’état.
Un PRES ne possède pas de Conseil des Études et de la Vie Universitaire (Le CEVU pilote la politique pédagogique, les questions relatives aux formations et les conditions de vie et d’études des étudiants) ni de Conseil Scientifique (Le CS pilote la politique de recherche de l’Université). Il n’y a aucun organe ni d’instance pour contrôler le Comité d’Administration du PRES.
Mais ce n’est pas tout ! Désormais un établissement ou un organisme public ou privé concourant aux missions du service public de l’enseignement supérieur ou de la recherche pourrait délivrer un diplômes ! C’est à dire que n’importe quel organisme professionnel certificateur ou formateur pourraient donc délivrer des diplômes nationaux !
Nous voilà concrètement, par la loi, dans la délégation du service public au privé et la mise ne place de rentes décennales aux groupes de BTP !
Chantelot Pierre

A la course à la dévolution du patrimoine immobilier…!

Conséquence directe de la loi sur l’autonomie des universités votée en 2007, les universités qui le désirent, 9 sur 85 actuellement, peuvent désormais devenir propriétaires de leurs murs. L’université d’Auvergne, située dans le centre-ville de Clermont-Ferrand, a été la première à franchir le pas ce mardi matin, après la signature d’une convention sur la dévolution de son patrimoine, par Valérie Pécresse, la ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, et Philippe Dulbecco, le président de l’université d’Auvergne Clermont-Ferrand 1 depuis juin 2007.
Philippe Dulbecco, professeur de sciences économiques et ancien président du PRES Clermont Université s’est toujours fait le chantre de la gestion managériale des universités. Déjà en 2007, il trouvait que la réforme des universités était encore trop timorée. Il aurait aimé aller encore plus loin, en instaurant une sélection pour les étudiants et des frais d’inscription plus élevés.
Cette fois ci, pour diversifier les sources de financement de son université, il est le 1er à se lancer dans la course à la dévolution du patrimoine immobilier. Car le fait d’être propriétaire en propre de ses bâtiments, permettra à l’université, au travers du PRES dont elle fait partie, de vendre ou de louer ces dits bâtiments pour, par exemple renflouer le budget de la masse salariale ou bien alors financer les secteurs de recherche jugés rentables. L’état n’aura plus son mot à dire.
En échange de la signature de cette convention, l’état, dans le cadre du contrat de plan État-région 2007-2013, s’engage à doter l’université d’Auvergne de 13 millions d’euros pour les divers travaux de mise en sécurité et d’accessibilité des locaux. L’université aura donc des locaux en parfait état qu’elle pourra rentabiliser aussitôt comme bon lui semble…
L’incitation financière pour les présidents d’universités tentés de franchir le pas est grande dans un 1er temps, mais une fois que l’université sera propriétaire de ses locaux, comment va-t-elle trouver le budget pour pouvoir les entretenir ou en acquérir d’autres ?
L’état s’étant totalement dégagé, et étant devenue autonome, elle devra se tourner forcément vers le secteur privé, source de capitaux, et donc ne développer que les thématiques de recherche jugées financièrement rentables par le secteur privé. Ainsi des pans entiers de recherche et d’enseignement supérieur seront abandonnés. De plus, les universités ont pour l’instant l’interdiction d’emprunter sur le marché bancaire (on a vu les conséquences récemment avec la dernière crise…), ce qui pourrait être un garde fou, peut se révéler être en fait plus dangereux : aliénation de la recherche publique par des capitaux privés…
Dans ces conditions, l’indépendance de la recherche publique n’est plus possible. Le service public doit être financer par l’argent public !

La bio de dulbecco : ça aide à mieux comprendre le pourquoi du comment….
http://www.educpros.fr/recherche-de-personnalites/fiche-personnalite/h/55cee69d7e/personalite/philippe-dulbecco.html

Pour les étudiants, c’est aussi l’austérité!

Alors que la crise de la dette souveraine secoue l’ensemble de l’Europe, le gouvernement Sarkozy est l’un des promoteurs européen de la course folle à l’austérité sous couvert de « rassurer » les marchés financiers. Chaque jour égrène son lot de mesures, injustes et économiquement inefficaces, génératrices de chômage, de précarité ou de pression salariale, au détriment des services publics et des solidarités…D’autres choix sont possibles pour mettre un terme à la sape des solidarités et revenir sur la destruction de l’emploi public considéré comme variable d’ajustement, notamment dans l’Éducation (près de 70 000 suppressions de postes en quatre ans, destruction en règle de la formation des enseignants).

Pour l’émancipation humaine, faisons le pari de l’éducation et du partage des savoirs
Non, Sarkozy n’a pas réussi à l’université. Dans l’enseignement supérieur et la recherche c’est aussi l’échec. Le coût des études augmente alors que la précarité étudiante se développe. Sarkozy a stoppé le long mouvement de démocratisation de l’enseignement. Le temps des promesses passées, c’est l’heure du « pain noir » pour l’université. Avec la LRU et le Grand Emprunt les savoirs, les labos,les Universités et les chercheurs deviennent des marchandises.

Pour les étudiants, c’est aussi l’austérité.

Cette année encore, le coût de la rentrée a augmenté (+ 4,10%) venant amputer le pouvoir d’achat des étudiants déjà bien bas. Plus de 100 000 étudiants vivaient sous le seuil de pauvreté en 2010. L’augmentation de 4,10 % des dépenses obligatoires décidées par le Gouvernement (frais d’inscription, tickets RU, cotisations sociales…) va encore développer la paupérisation en milieu étudiant.

Pour faire bonne figure, le ministre Wauquiez lance le « passeport logement étudiant » qui fera la part belle au logement privé. Puis, sous la pression des syndicats étudiants, il a enfin lâché le dixième mois de bourse promis par Sarkozy depuis 2008.

Autant dire que cela sera « une goutte d’eau dans la galère financière » des étudiants et de leur famille.

Un coup d’arrêt à la démocratisation !

Pour financer leurs études, plus d’un étudiant sur deux (Observatoire de la Vie étudiante) doit rechercher un job alimentaire. Dans ces conditions, réussir ses études dépend de plus en plus de son origine sociale et les étudiants issus des classes moyennes et modestes sont hélas de moins en moins nombreux à poursuivre des études supérieures. Depuis 2006, ils sont 9,1% moins nombreux, dont 70 000 enfants d’ouvriers,  à ne plus fréquenter l’université.
La réforme de l’IUFM, avec la masteurisation, pour accéder au métier d’enseignant en 5 ans n’a fait qu’aggraver la situation. La démocratisation de l’enseignement supérieur vient donc de connaître un recul historique et irresponsable au moment où la France a besoin de jeunes diplômés. Alors créer les conditions d’une libération des droits d’inscription est une folie.

Les budgets de Sarkozy, c’est pas du gâteau , c’est du pain noir!

Le budget de l’enseignement supérieur et de la recherche devait croitre de 1,8 Mds d’euros par an, avait promis Sarkozy en 2007, soit 9 Mds d’euros. La Ministre Pécresse a claironné« engagement tenu » au début  de cette année. La réalité est toute autre!Les passe-passe budgétaires dévoilés, les crédits de 2011 sont équivalents à ceux de 2007, sans tenir compte de l’inflation! Donc en baisse!
Enfin, les crédits récurrents des labos, dont le CNRS, sont en baisse de 11% en moyenne.
Par contre, c’est Byzance pour la recherche privée. Le crédit Impôt Recherche (CIR) a été multiplié par 10 et atteindra en 2012 près de 5 Mds ( soit un peu plus de 80 000 postes de chercheurs) alors que l’Inspection Générale de s Finances doute de son efficacité. Dans le même temps, la précarité de l’emploi et des statuts n’a cessé de se développer à l’Université. Effet de la LRU et des responsabilités et compétences élargies (RCE), certaines universités font même déjà face à des déséquilibres financiers et doivent boucher des trous. A quand les premiers défauts de paiement?

Les investissements d’avenir, mettent l’Université sous la coupe de la marchandisation et de la mondialisation libérale.
Le classement de Shanghaï a été une fois de plus l’occasion de mesurer la bêtise de ses critères puis de vérifier qu’il était surtout l’alibi destiné à mettre en concurrence les Universités et les labos à l’échelle mondiale. Le classement dont le Gouvernement ne parle pas, est celui qui situe la France dans les derniers rangs de l’OCDE pour la part de richesse consacrée à la recherche et qui fait que la France, 3ème puissance scientifique mondiale aux début des années 80, est au-delà de la 15ème place aujourd’hui.
Le Protocole de Bologne et la fameuse « économie de la connaissance », contenue dans la stratégie de Lisbonne, ont accouché en France de la LRU et du Grand Emprunt.
La LRU a fait des Universités des entités « autonomes » et concurrentes à l’échelle mondiale pendant que le Grand Emprunt lui, avec les intérêts virtuels de capitaux placés, redessine la carte universitaire française regroupant et fusionnant les universités pour en faire des marques mondiales de la « connaissance ».
Une carte à deux vitesses se dessine. Une petite dizaine de « Campus d’excellence » concentrant formations, labos et fonds publics et privés, installés dans quelques grandes métropoles françaises, puis des universités de seconde zone devenant au fil du temps des établissements diplômant au niveau L et proposant des formations supérieures professionalisantes. Le dernier étage de cet édifice libéral étant la publication du décret Licence cet été.

JLM à Grenoble:

« Ne touchez pas à nos gosses, laissez cette lumière pouvoir continuer à éclairer demain. Il faut faire reculer l’ignorance, c’est le savoir qui libère l’humanité, les femmes et les hommes et qui permet, se rendant meilleur pour soi, d’être meilleur pour les autres. Le savoir, bien précieux qui s ‘élargit et s’amplifie à mesure qu’on le partage, seule richesse qui augmente quand on en donne aux autres! «

Des solutions existent:
Nous abrogerons la loi LRU et le « Pacte pour la recherche»;
Nous agirons pour soustraire les services publics de recherche et d’enseignement supérieur au champ de négociation de l’OMC;
Nous mettrons en chantier une nouvelle loi qui s’appuiera sur les travaux d’Assises de l’Université et nous rétabliront le dialogue social avec l’ensemble de la communauté universitaire dans le respect des institutions;
Nous rétablirons le CNRS, comme l’INSERM, dans leur vocation de pôles publics de la recherche;
Nous abandonnerons les outils de discrimination, qu’auront été les « initiatives d’excellence » (IDEX) ou « les laboratoires d’excellence » (LABEX),;
Nous lancerons un plan titularisation et de rattrapage de l’emploi pour stopper la précarité à l’université et dans la recherche;
Nous porterons l’effort budgétaire public à 12 000 euros par an et par étudiant-e;
Nous lancerons la constructions de 5.000 chambres universitaires et 7.000 réhabilitations par an pendant dix ans
Nous doublerons le budget public de la recherche sur la législature;
Nous réorienterons les financements de la recherche pour permettre un financement stable et récurrent des laboratoires et des équipes à hauteur de 70 %;
Nous transformerons l’ANR en FPSE (Fonds Public de Soutien aux Projets Émergents) intervenant sur les projets « blancs »;

PRES d’Angers: cheval de Troie de l’Université Catholique de l’Ouest (UCO)

La loi LRU, mise en place, contre la communauté universitaire, en août 2007, a 2 objectifs clairs : casser le service public en le déléguant à des sociétés prestataires de service et créer les conditions de la « laïcisation positive » chère à Sarkozy qui désire faire sauter le verrou de la laïcité républicaine par la reconfessionalisation de la société en commençant par notre système éducatif.
La mise en œuvre de cette politique est déjà visible à l’université d’Angers.
Après la 1ère phase de création des PRES (Pole de Recherche et d’Enseignement Supérieur), la phase 2, leur développement de champ de compétence, est lancée. À cet effet, Valérie Pécresse demande au chef du service de l’IGAENR (Inspection générale de l’administration de l’éducation nationale et de la recherche), de mesurer l’intérêt pour les PRES d’être en capacité de délivrer des diplômes.
Ainsi, l’institut confessionnel d’Angers, qui se fait appeler « Université Catholique de l’Ouest (UCO) », membre associé du PRES Université Nantes Angers Le Mans, pourrait se voir déléguer la formation des maîtres de l’enseignement privé … et public ! Car l’UCO a ouvert un master « métiers de l’enseignement et de l’éducation » à la rentrée 2009 dont l’un des objectifs est « connaître et s’approprier le projet de l’Enseignement Catholique ». Ce master qui a été créé en dehors de tout processus d’habilitation des formations publiques, exige plus de 3000€/an aux étudiants pour leur frais de scolarité. De plus les étudiants devront passer par une procédure spécifique de « jury rectoral » pour obtenir leur diplôme. Cet institut confessionnel privé, au travers du PRES qui est une structure publique, pourra donc délivrer un diplôme d’état.
En parallèle, le gouvernement multiplie cette année par 2.3 le nombre de postes au CAFEP-CAPES (concours externe du privé) alors que le nombre de postes au CAPES externe est en légère diminution et toujours largement inférieur au nombre de départs en retraite.
Au delà de faveurs accordées à l’enseignement supérieur privé, le gouvernement démontre ainsi sa volonté de démanteler le service public, de porter d’atteinte au principe même de laïcité et son déni de la démocratisation des métiers de l’enseignement.
Ce sont des attaque sans précédent contre les principes même d’une république laïque et contre le service public ! Nous ne pouvons l’accepter.

Wauquiez veut instaurer l’emprunt au berceau

En déclarant sur France-Inter mercredi 30 novembre que le gouvernement réfléchissait à « un plan épargne éducation » aidé par l’Etat pour que les parents préparent dès la naissance les études de leurs enfants, le ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche Laurent Wauquiez veut lester chaque berceau d’un emprunt individuel en guise de faire-part libéral.

 

Le nouveau modèle en matière d’éducation devrait donc être les Etats-Unis, précurseurs en la matière. Belle perspective que celle d’une société injuste et inégalitaire où les familles doivent emprunter dès la naissance pour couvrir des frais d’inscription qui peuvent dès lors exploser !

 

C’est le retour du chèque éducation, vieille lubie libérale, sous une forme à peine voilée. De l’Université aujourd’hui jusqu’à la maternelle demain, il viserait grâce à l’autonomie des établissements, la destruction de la carte scolaire et la marchandisation savamment orchestrée par les libéraux, à transformer les familles en consommatrices d’éducation au royaume de la concurrence libre et non faussée.

 

Pour cette droite bouffie d’individualisme, la réussite ou l’échec devraient désormais reposer sur les seules épaules des enfants et des familles. Le Parti de Gauche y oppose frontalement l’ambition de la réussite de toutes et tous, seul passage obligé vers la démocratisation.

 

Pour le Parti de Gauche, l’éducation est notre richesse. C’est un investissement que nous voulons assumer collectivement pour le futur de notre pays. Il n’est pas de dette qui vaille en la matière et surtout pas celle que l’on ferait endosser par les familles pour mieux instaurer un système à deux vitesses.

 

 

François COCQ

Novembre 2011

Pour un Front de gauche des chercheurs et enseignants-chercheur

Alors que les soulèvements populaires dans le monde arabe rappellent la portée universelle des revendications démocratiques, des valeurs d’égalité et de solidarité, les États européens s’enlisent dans des logiques régressives et à courte vue: obsession à l’égard de flux migratoires «incontrôlés», renforcement de l’austérité budgétaire, démantèlement de l’Etat social et mise en concurrence de tous contre tous. C’est ainsi que la crise sociale s’intensifie chaque jour et que la situation du plus grand nombre semble inéluctablement promise –si rien ne change- à une régression sans fin.

Parallèlement, l’irresponsabilité face à la crise écologique planétaire empêche l’adoption de politiques d’urgence face au réchauffement climatique, à l’épuisement des ressources naturelles et aux multiples dégâts du productivisme, récemment illustrés par le désastre de l’industrie nucléaire japonaise livrée aux intérêts marchands.

L’horizon de la construction européenne, réduite à une monnaie, un marché et des sanctions budgétaires pour les États jugés «laxistes», se résume aujourd’hui au «pacte pour l’euro», véritable pacte contre l’Europe sociale promu par Nicolas Sarkozy et Angela Merkel. Comment s’étonner que, confrontés à ce genre de projet, les électeurs des classes populaires se détournent de la vie démocratique? En l’absence d’alternative réelle à ces politiques destructrices, le rejet de groupes stigmatisés (Roms, immigrés venus du Maghreb, «menace chinoise», etc.) et la surenchère dans les logiques sécuritaires prospèrent et font planer de lourdes menaces sur la cohésion sociale, voire sur la paix dans nos sociétés.
Il n’y a pas d’alternative politique crédible en dehors des forces qui rejettent sans ambiguïté la poursuite des politiques néolibérales et leur avatar «social-libéral» aujourd’hui à l’œuvre dans les plans d’austérité mis en place en Grèce, au Portugal, en Espagne. Ces forces de la «gauche de gauche» construisent l’unité dans la diversité des traditions, des ancrages sociaux, des cultures politiques, en liaison avec les mouvements sociaux qui tentent de résister aux politiques qui prétendent faire peser sur les fonctionnaires et les salariés les plus vulnérables le poids des ajustements financiers issus de la crise du capitalisme mondial. Elles articulent les réponses à la crise environnementale et à l’urgence sociale, sans aucune illusion sur la compatibilité entre une action écologique sérieuse et la poursuite de la mondialisation néolibérale. La convergence de ces résistances est plus nécessaire que jamais, dans les mobilisations comme dans les urnes. En France, le Front de Gauche incarne aujourd’hui cette dynamique unitaire qui entend peser sur le cours du monde. Il représente la perspective de la construction en France d’une «gauche de gauche» plus unie, plus cohésive, alliant radicalité dans les luttes sociales et capacité à transformer les institutions.
Les chercheurs et enseignants-chercheurs ont un rôle crucial à jouer dans la construction d’une alternative politique, économique et sociale à la fois nationale, européenne et internationale. Ils sont eux-mêmes confrontés aux menaces et aux attaques qui pèsent chaque jour un peu plus sur la liberté de la recherche et, simultanément, à l’extension rapide des logiques mercantiles qui mettent en cause les valeurs universelles associées à la quête désintéressée des connaissances et à ladiffusion des savoirs et des biens culturels. Dès lors, ils ne sauraient se contenter du rôle de «spectateur», fût-il «engagé», et ne peuvent rester indifférents à la dégradation rapide de l’état du monde. Au nom même de l’autonomie de l’activité intellectuelle, il est temps de réaffirmer les valeurs universelles qui en sont solidaires et de les faire entendre dans l’espace politique.
Cette exigence universaliste trouve un écho immédiat dans la situation française et européenne. Il s’agit aujourd’hui de subordonner réellement la finance à la démocratie, par des mesures immédiates et des régulations contraignantes et d’en finir avec le primat de la quête du rendement financier à court-terme sur tout autre objectif, qu’il soit social ou environnemental. La «crise des finances publiques» en Europe est avant tout le produit de la démagogie fiscale indissociable des politiques néolibérales, dont le «bouclier fiscal» n’aura été qu’une illustration symptomatique. Il s’agit ensuite de remettre à plat le système monétaire, fiscal et financier européen, de libérer les États de la pression des marchés financiers et de leur donner les moyens de mener les politiques publiques volontaristes indispensables pour faire face aux crises enchevêtrées dans lesquelles nous sommes plongés.
Ces orientations devront prioritairement reconstruire les secteurs sinistrés par les politiques d’austérité: environnement, éducation, recherche, santé, protection sociale. Elles lutteront résolument contre le chômage de masse et la précarité, y compris par le développement de l’emploi public à tous les niveaux, par des mesures de solidarité comme le partage du travail et l’instauration d’une sécurité sociale professionnelle, etc. Elles favoriseront le développement d’innovations scientifiques et techniques réellement utiles au bien-être collectif et à un développement soutenable. Elles supposent une volonté politique de tous les instants et à tous les niveaux: seule une planification écologique mobilisant activement le plus grand nombre sera à la hauteur des enjeux de la période.
C’est dans la perspective de travailler à ce projet au nom des valeurs démocratiques et de l’autonomie de l’activité intellectuelle, que nous proposons aux chercheurs et enseignants chercheurs de nous rejoindre dans un «Front de gauche des chercheurs et enseignants-chercheurs», unitaire et résolument attentif à la cohérence entre les discours politiques et les actes

 

 

Pour signer cet appel:

http://www.placeaupeuple2012.fr/pour-un-front-de-gauche-des-chercheurs-et-enseignants-chercheurs/

Retards dans le versement des bourses aux étudiants : le gouvernement s’éloigne encore du triple A social

Au soir du 22 novembre, de très nombreux étudiants n’ont pas encore reçu le versement de leurs bourses par les CROUS (Centres Régionaux des Œuvres Universitaires et Sociales) pour le mois de novembre et les inquiétudes planent déjà sur le versement de celles de décembre prévu « peu avant Noël »…

Ces retards de versements mettent des étudiants, déjà en difficultés financières, dans des situations sociales catastrophiques en les faisant passer de la précarité à l’extrême pauvreté. La raison de ces problèmes de versement est simple : le gouvernement, qui a promis depuis des années un 10ème mois de bourses en septembre (une mesure d’urgence sociale nécessaire) a oublié de financer cette belle promesse. Mieux ! Son dogme de l’austérité, qui veut que les pauvres paient pour les financiers, le conduit aujourd’hui à diminuer le budget de 21 des 28 CROUS. Ces problèmes graves révèlent donc la volonté plus large du gouvernement de casser les services publics des œuvres universitaires, services nécessaires et uniques en Europe ! La priorité est ailleurs : rassurer les marchés financiers, sauver les banques, au prix du quotidien de ceux qui sont l’avenir de notre pays.

Le Parti de Gauche soutient les étudiants en lutte pour leurs droits et leur dignité, il soutient le droit aux études pour tous et pas seulement pour ceux dont les parents peuvent les payer. Cette mobilisation s’inscrit dans la lutte sociale globale contre l’austérité et la dictature des marchés, et pour remettre au centre une alternative sociale au modèle actuel qui conduit notre pays sur la même voie que les Grecs ou les Espagnols.

Au-delà des mesures d’extrême urgence (garantie de financement du 10e mois de bourses), et à l’heure où les régions appellent à une régionalisation du logement étudiant qui vont accroître les inégalités sociales et territoriales et affaiblir encore davantage les CROUS, le Parti de Gauche appelle à un service public des CROUS renforcé (aides sociales, logement, restauration, culture… ), géré par les étudiants et personnels, et à la mise en place d’un statut social pour les étudiants et jeunes travailleurs avec, notamment, un système d’allocations pour tous, seule mesure permettant d’abolir la précarité et de garantir la réussite de tous à l’université et dans les premiers années d’emploi.

La commission ESR

 

 

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