A la course à la dévolution du patrimoine immobilier…!

Conséquence directe de la loi sur l’autonomie des universités votée en 2007, les universités qui le désirent, 9 sur 85 actuellement, peuvent désormais devenir propriétaires de leurs murs. L’université d’Auvergne, située dans le centre-ville de Clermont-Ferrand, a été la première à franchir le pas ce mardi matin, après la signature d’une convention sur la dévolution de son patrimoine, par Valérie Pécresse, la ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, et Philippe Dulbecco, le président de l’université d’Auvergne Clermont-Ferrand 1 depuis juin 2007.
Philippe Dulbecco, professeur de sciences économiques et ancien président du PRES Clermont Université s’est toujours fait le chantre de la gestion managériale des universités. Déjà en 2007, il trouvait que la réforme des universités était encore trop timorée. Il aurait aimé aller encore plus loin, en instaurant une sélection pour les étudiants et des frais d’inscription plus élevés.
Cette fois ci, pour diversifier les sources de financement de son université, il est le 1er à se lancer dans la course à la dévolution du patrimoine immobilier. Car le fait d’être propriétaire en propre de ses bâtiments, permettra à l’université, au travers du PRES dont elle fait partie, de vendre ou de louer ces dits bâtiments pour, par exemple renflouer le budget de la masse salariale ou bien alors financer les secteurs de recherche jugés rentables. L’état n’aura plus son mot à dire.
En échange de la signature de cette convention, l’état, dans le cadre du contrat de plan État-région 2007-2013, s’engage à doter l’université d’Auvergne de 13 millions d’euros pour les divers travaux de mise en sécurité et d’accessibilité des locaux. L’université aura donc des locaux en parfait état qu’elle pourra rentabiliser aussitôt comme bon lui semble…
L’incitation financière pour les présidents d’universités tentés de franchir le pas est grande dans un 1er temps, mais une fois que l’université sera propriétaire de ses locaux, comment va-t-elle trouver le budget pour pouvoir les entretenir ou en acquérir d’autres ?
L’état s’étant totalement dégagé, et étant devenue autonome, elle devra se tourner forcément vers le secteur privé, source de capitaux, et donc ne développer que les thématiques de recherche jugées financièrement rentables par le secteur privé. Ainsi des pans entiers de recherche et d’enseignement supérieur seront abandonnés. De plus, les universités ont pour l’instant l’interdiction d’emprunter sur le marché bancaire (on a vu les conséquences récemment avec la dernière crise…), ce qui pourrait être un garde fou, peut se révéler être en fait plus dangereux : aliénation de la recherche publique par des capitaux privés…
Dans ces conditions, l’indépendance de la recherche publique n’est plus possible. Le service public doit être financer par l’argent public !

La bio de dulbecco : ça aide à mieux comprendre le pourquoi du comment….
http://www.educpros.fr/recherche-de-personnalites/fiche-personnalite/h/55cee69d7e/personalite/philippe-dulbecco.html

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