Pour les étudiants, c’est aussi l’austérité!

Alors que la crise de la dette souveraine secoue l’ensemble de l’Europe, le gouvernement Sarkozy est l’un des promoteurs européen de la course folle à l’austérité sous couvert de « rassurer » les marchés financiers. Chaque jour égrène son lot de mesures, injustes et économiquement inefficaces, génératrices de chômage, de précarité ou de pression salariale, au détriment des services publics et des solidarités…D’autres choix sont possibles pour mettre un terme à la sape des solidarités et revenir sur la destruction de l’emploi public considéré comme variable d’ajustement, notamment dans l’Éducation (près de 70 000 suppressions de postes en quatre ans, destruction en règle de la formation des enseignants).

Pour l’émancipation humaine, faisons le pari de l’éducation et du partage des savoirs
Non, Sarkozy n’a pas réussi à l’université. Dans l’enseignement supérieur et la recherche c’est aussi l’échec. Le coût des études augmente alors que la précarité étudiante se développe. Sarkozy a stoppé le long mouvement de démocratisation de l’enseignement. Le temps des promesses passées, c’est l’heure du « pain noir » pour l’université. Avec la LRU et le Grand Emprunt les savoirs, les labos,les Universités et les chercheurs deviennent des marchandises.

Pour les étudiants, c’est aussi l’austérité.

Cette année encore, le coût de la rentrée a augmenté (+ 4,10%) venant amputer le pouvoir d’achat des étudiants déjà bien bas. Plus de 100 000 étudiants vivaient sous le seuil de pauvreté en 2010. L’augmentation de 4,10 % des dépenses obligatoires décidées par le Gouvernement (frais d’inscription, tickets RU, cotisations sociales…) va encore développer la paupérisation en milieu étudiant.

Pour faire bonne figure, le ministre Wauquiez lance le « passeport logement étudiant » qui fera la part belle au logement privé. Puis, sous la pression des syndicats étudiants, il a enfin lâché le dixième mois de bourse promis par Sarkozy depuis 2008.

Autant dire que cela sera « une goutte d’eau dans la galère financière » des étudiants et de leur famille.

Un coup d’arrêt à la démocratisation !

Pour financer leurs études, plus d’un étudiant sur deux (Observatoire de la Vie étudiante) doit rechercher un job alimentaire. Dans ces conditions, réussir ses études dépend de plus en plus de son origine sociale et les étudiants issus des classes moyennes et modestes sont hélas de moins en moins nombreux à poursuivre des études supérieures. Depuis 2006, ils sont 9,1% moins nombreux, dont 70 000 enfants d’ouvriers,  à ne plus fréquenter l’université.
La réforme de l’IUFM, avec la masteurisation, pour accéder au métier d’enseignant en 5 ans n’a fait qu’aggraver la situation. La démocratisation de l’enseignement supérieur vient donc de connaître un recul historique et irresponsable au moment où la France a besoin de jeunes diplômés. Alors créer les conditions d’une libération des droits d’inscription est une folie.

Les budgets de Sarkozy, c’est pas du gâteau , c’est du pain noir!

Le budget de l’enseignement supérieur et de la recherche devait croitre de 1,8 Mds d’euros par an, avait promis Sarkozy en 2007, soit 9 Mds d’euros. La Ministre Pécresse a claironné« engagement tenu » au début  de cette année. La réalité est toute autre!Les passe-passe budgétaires dévoilés, les crédits de 2011 sont équivalents à ceux de 2007, sans tenir compte de l’inflation! Donc en baisse!
Enfin, les crédits récurrents des labos, dont le CNRS, sont en baisse de 11% en moyenne.
Par contre, c’est Byzance pour la recherche privée. Le crédit Impôt Recherche (CIR) a été multiplié par 10 et atteindra en 2012 près de 5 Mds ( soit un peu plus de 80 000 postes de chercheurs) alors que l’Inspection Générale de s Finances doute de son efficacité. Dans le même temps, la précarité de l’emploi et des statuts n’a cessé de se développer à l’Université. Effet de la LRU et des responsabilités et compétences élargies (RCE), certaines universités font même déjà face à des déséquilibres financiers et doivent boucher des trous. A quand les premiers défauts de paiement?

Les investissements d’avenir, mettent l’Université sous la coupe de la marchandisation et de la mondialisation libérale.
Le classement de Shanghaï a été une fois de plus l’occasion de mesurer la bêtise de ses critères puis de vérifier qu’il était surtout l’alibi destiné à mettre en concurrence les Universités et les labos à l’échelle mondiale. Le classement dont le Gouvernement ne parle pas, est celui qui situe la France dans les derniers rangs de l’OCDE pour la part de richesse consacrée à la recherche et qui fait que la France, 3ème puissance scientifique mondiale aux début des années 80, est au-delà de la 15ème place aujourd’hui.
Le Protocole de Bologne et la fameuse « économie de la connaissance », contenue dans la stratégie de Lisbonne, ont accouché en France de la LRU et du Grand Emprunt.
La LRU a fait des Universités des entités « autonomes » et concurrentes à l’échelle mondiale pendant que le Grand Emprunt lui, avec les intérêts virtuels de capitaux placés, redessine la carte universitaire française regroupant et fusionnant les universités pour en faire des marques mondiales de la « connaissance ».
Une carte à deux vitesses se dessine. Une petite dizaine de « Campus d’excellence » concentrant formations, labos et fonds publics et privés, installés dans quelques grandes métropoles françaises, puis des universités de seconde zone devenant au fil du temps des établissements diplômant au niveau L et proposant des formations supérieures professionalisantes. Le dernier étage de cet édifice libéral étant la publication du décret Licence cet été.

JLM à Grenoble:

« Ne touchez pas à nos gosses, laissez cette lumière pouvoir continuer à éclairer demain. Il faut faire reculer l’ignorance, c’est le savoir qui libère l’humanité, les femmes et les hommes et qui permet, se rendant meilleur pour soi, d’être meilleur pour les autres. Le savoir, bien précieux qui s ‘élargit et s’amplifie à mesure qu’on le partage, seule richesse qui augmente quand on en donne aux autres! «

Des solutions existent:
Nous abrogerons la loi LRU et le « Pacte pour la recherche»;
Nous agirons pour soustraire les services publics de recherche et d’enseignement supérieur au champ de négociation de l’OMC;
Nous mettrons en chantier une nouvelle loi qui s’appuiera sur les travaux d’Assises de l’Université et nous rétabliront le dialogue social avec l’ensemble de la communauté universitaire dans le respect des institutions;
Nous rétablirons le CNRS, comme l’INSERM, dans leur vocation de pôles publics de la recherche;
Nous abandonnerons les outils de discrimination, qu’auront été les « initiatives d’excellence » (IDEX) ou « les laboratoires d’excellence » (LABEX),;
Nous lancerons un plan titularisation et de rattrapage de l’emploi pour stopper la précarité à l’université et dans la recherche;
Nous porterons l’effort budgétaire public à 12 000 euros par an et par étudiant-e;
Nous lancerons la constructions de 5.000 chambres universitaires et 7.000 réhabilitations par an pendant dix ans
Nous doublerons le budget public de la recherche sur la législature;
Nous réorienterons les financements de la recherche pour permettre un financement stable et récurrent des laboratoires et des équipes à hauteur de 70 %;
Nous transformerons l’ANR en FPSE (Fonds Public de Soutien aux Projets Émergents) intervenant sur les projets « blancs »;

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