10 ème mois de bourse : les étudiants ne peuvent faire les frais de la rigueur.

Le tempo du Gouvernement de JM Ayrault a été réglé, cette semaine, pour maintenir le climat « austéritaire » que le gouvernement précédent avait installé.

Par une mise en scène concertée, la Cour des Comptes a commencé par poser le décor lundi et le lendemain, lors de son discours de politique générale, le 1er Ministre a acté le tour de vis réclamé par le Président de la Cour.

La préconisation faite par le Président de la Cour des Comptes, concernant les économies à réaliser dès l’exercice 2012, semble avoir été bien entendue par JM Ayrault. Car à propos du 10 ème mois de bourse, promis aux étudiants par le précédent Gouvernement, aucune allusion concernant le collectif budgétaire n’a été esquissée dans son discours. Il serait inacceptable pour PG que le gouvernement de JM Ayrault suive les recommandations de la Cour des Comptes et que, pour réaliser des « économies » dès l’exercice budgétaire 2012, il prenne pour prétexte que « cette mesure annoncée…n’a pas été financée », comme l’évoquait Mr Cahuzac, pour faire 150 millions d’euros d’économie sur le dos des étudiants , déjà frappée de plein fouet par la crise.

Pour le Parti de Gauche, le 1er Ministre dispose d’un outil afin que l’aide aux étudiants soit versée en temps et heure : c’est le loi rectificative de finance de Juillet. Par ce collectif budgétaire le Gouvernement peut honorer cet engagement, très attendu, et dans le même temps augmenter le montant des bourses de 4% afin de rattraper l’inflation comme le réclament la plupart des organisations étudiantes.

Pour le Parti de Gauche, les étudiants ne peuvent faire les frais de la rigueur instaurée et des signaux significatifs doivent être envoyés dès ce mois de juillet par la mise en place de mesures réparatrices immédiates!

 

Pour la Commission ESR et le réseau jeunes du PG, P. Chantelot, M. Dubois, P. Perdereau

Formation des Enseignants : fuite en avant !

Le gouvernement sortant du candidat Sarkozy, dans un ultime coup de force auquel, hélas, il nous a tant habitué lors des 5 derniers années, cherche à faire entériner le 19 mars par un CNESER surchargé le Cahier des Charges de la Formation Des Enseignants juste avant une échéance électorale se rapprochant à toute vitesse. Il faut revenir à une pratique respectueuse des instances élues, comme le CNESER, dont les avis sont trop souvent ignorés.

Toujours sans aucune concertation avec la communauté universitaire, ce CdC ne développe aucun projet cohérent sur le lien entre la formation professionnelle et disciplinaire universitaires, sur la  reconnaissance de la qualification à exercer le métier ni sur recrutement par concours de l’enseignant en tant que fonctionnaire d’Etat. Les compétences professionnelles sont indissociables des connaissances disciplinaires, il faut cesser d’opposer les deux.

Ce nouveau CdC cherche à promouvoir une FDE conçue à l’échelon local entre recteur et universités en dehors donc de toute cohérence nationale. La dite formation serait prise en charge par des « établissements d’enseignement supérieur » au statut indéfini, excluant ainsi l’université comme le lieu unique de la formation intellectuelle du futur enseignant et ouvrant aussi la porte ainsi aux officines privées et payantes.

Dans sa quête à l’insertion dans l’espace européen de l’enseignement supérieur, ce nouveau CdC fait la part bel au certificat payant, certains coûtant jusqu’à 560€ pour une formation de 40h pour obtenir le C2i2e. C’est la même logique prônée par l’OCDE et la commission européenne : déplacer sur l’étudiant le coût de sa propre formation et ensuite le pousser à passer de multiples certificats payants, pour acquérir « une carte de compétences », dont les futurs employés auront tout loisir de faire évoluer au fil du temps pour rendre caduques les anciens.

 

Toujours dans sa logique de « plus d’apprentissage », le FDE ne fait pas exception et les futurs apprentis des CFA auront une classe en responsabilité pour « apprendre sur le tas ». Encore de la main d’œuvre pas cher !

Le parti de gauche défend une formation des enseignants faite à l’université dont les 2 piliers sont la formation professionnelle et la formation disciplinaire nourris par la recherche universitaire. Cette formation doit être cadrée par un référentiel national garant de l’égale qualité du service public et doit être répartie sur tout le territoire pour permettre à chaque étudiant, quelque soit son milieu social, d’accéder au métier d’enseignant. Elle doit être assortie d’un pré recrutement et d’une rémunération des stagiaires.

Le parti de gauche dénonce la dérive de la mise en place de certificats car ceux-ci sont à l’opposé même de la valeur du diplôme national, garant pour le salarié mais aussi pour son employeur, de sa qualification professionnelle et donc de son aptitude à évoluer au poste de travail.

Contre la logique de certificat des vendeurs de titres : seule prévaut la logique du diplôme d’Etat pour les qualifications, le concours et pour les recrutements.

La commission ESR du Parti de Gauche

Le processus d’IDEX doit être interrompu immédiatement

Les IDEX sont la dernière étape, après le pacte pour la recherche et la LRU, d’une série de décisions aux conséquences désastreuses pour l’université, les grands organismes publics de recherche et leurs personnels.

Pour le Front de Gauche, le processus d’IDEX doit être interrompu immédiatement. Il est illégitime et néfaste.

Néfaste car la concentration sur quelques pôles créera des déserts scientifiques et universitaires

Désastreux pour le service public en amplifiant au niveau du financement la logique du nouveau management européen

Une politique de gauche ne saurait valider des opérations aussi illégitimes et néfaste.

Le Front de Gauche appelle la communauté scientifique à ne pas se laisser impressionner par un gouvernement aux abois.

Il faut dès à présent bloquer toute création d’IDEX pour revenir demain sur cette procédure d’inspiration libérale.

Le Front de Gauche vous appelle à le rejoindre pour construire l’alternative dont toute la science française a besoin.

 

CONSTRUISONS ENSEMBLE LE FRONT DE GAUCHE DE L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET DE LA RECHERCHE

Les animateurs du Front de Gauche de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche

ont le plaisir de vous inviter à la conférence de presse qu’ils organisent le samedi 10 mars à 15h à l’Usine*
à l’occasion du lancement public de l’Appel :

CONSTRUISONS ENSEMBLE LE FRONT DE GAUCHE DE L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET DE LA RECHERCHE

en présence de premiers signataires de l’appel,

notamment Bruno Chaudret et Jean Pierre Kahane, membres de l’Académie des Sciences,

et de :

 

La Conférence de Presse sera suivie d’une discussion sur les actions à engager dans la foulée de l’Appel

Signer l’appel…ici!

* L’Usine – 8 rue Chassagnole – 93260 – Les Lilas Métro : Porte des Lilas ou Mairie des Lilas

Contractuels du supérieur : la fin du statut de fonctionnaire?

Une fois de plus, le ministère de l’Enseignement Supérieur et la Recherche ne perd pas une occasion pour pousser plus loin sa logique de la précarisation et la casse du statut de fonctionnaire.

Issu d’un texte très peu modifié par rapport aux propositions du gouvernement, qui faisaient suite au protocole d’accord signé le 31 mars 2011 par plusieurs organisations syndicales, le projet de loi relatif à l’accès à l’emploi titulaire et à l’amélioration des conditions d’emploi des agents contractuels de la fonction publique a été débattu au sénat en 1ère lecture le 25 janvier, pour être ensuite envoyé à l’assemblée. Mais le ministère de l’ESR a court-circuité le dialogue social, le parlement et la procédure législative en lançant une circulaire sur la mise en œuvre de ce projet dès le 12 janvier dernier.

L’effet annoncé, à grand renfort de com’, du dispositif était la transformation en CDI de 12,5 % des 891 000 CDD officiellement reconnus dans la fonction publique. Mais tout compte fait seulement 5,6 % seraient titularisés ! De plus la circulaire préconise aux établissements, par souci d’économie, d’envisager les titularisations dans l’optique de postes qui auraient été pourvu dans le cadre des campagnes annuelles. Aucun poste ne sera donc crée pour les 50 000 précaires du supérieur. Cynisme poussé à son comble, des organismes et des établissements d’enseignement supérieur procèdent depuis l’accord du 31 mars 2011 à des dégraissages inacceptables d’ayant droits potentiels en ne renouvelant pas de nombreux contrats.

Avec ce projet de loi ANT, ce serait plus de 100 000 CDI qui vont apparaître dans la fonction publique. Cette loi n’est pas vraiment un plan de résorption de la précarité mais plutôt un plan de conversion de l’emploi public en emploi contractuel avec toutes ses dérives que la Parti de Gauche dénonce : disparition du statut, individualisation du traitement, dérive des pratiques locales, attribution des primes aux personnels et recrutement à la discrétion du président d’université.

Contrairement au secteur « privé » où la situation du salarié dépend d’un contrat, les agents des administrations de l’État, des collectivités territoriales et du secteur sanitaire et social public ne sont pas régis par le Code du travail et des conventions collectives. Le fonctionnaire est dit dans une situation statutaire, c’est à dire que ses conditions de recrutement, de travail et de rémunération sont définies dans le cadre d’un « statut général ».

Comme la fonction publique n’est régit par aucune convention collective, la rédaction du CDI par l’employeur commence par une feuille vierge. Aucune protection sociale préalable n’est exigée par la loi en faveur du salarié comme pour l’employeur. Seul le rapport de force, le contrat donc, entre les 2 parties est la règle.

C’est un changement fondamental qui met à bas le statut de fonctionnaire. Lié à la RGPP, le recrutement d’agents contractuels, casse le contrat social liant la société à ses fonctionnaires. Ces deniers, devenu des contractuels, ne seront plus protégés par leur statut et seront donc soumis aux pressions. Cela va à l’encontre des valeurs prônées par le PG pour qui le statut est le garant de la liberté fondamentale du chercheur et de la liberté pédagogique de l’enseignant. C’est l’ensemble des professions représentées dans la communauté universitaire qui est concernée par la précarisation – enseignants-chercheurs, enseignants, chercheurs, biatoss et personnels actuellement non titulaires. C ‘est ensemble qu’ils pourront imposer une autre politique.

Le PG exige la modification, par un dialogue social respectueux de tous les intervenants, de la loi votée mardi 14 février à l’assemblée nationale à fin de permettre la titularisation de tous les précaires du supérieur. Le PG exige la protection dans l’emploi sur des fonctions pérennes des contractuels pour lesquels il n’existe ni concours, ni poste.

La commission Enseignement Supérieur et Recherche

Hollande : Un programme stupéfiant !

La Commission ESR du Parti de Gauche sort stupéfaite de la lecture du Programme de F. Hollande.

En retrait, en tout point, avec le Programme du PS, le moins qu’on puisse dire de l’engagement 39, concernant l’Enseignement Supérieur et la Recherche, c’est que pour le « Professeur » Hollande, l’élève Sarkozy a réussi son mandat.

 

Tout d’abord, c’est probablement la première fois, qu’un candidat de gauche à l’élection présidentielle, ne fait aucune allusion à la démocratisation de l’accès aux études supérieures. Pourtant, des études récentes ont montré un véritable recul. Même l’objectif contenu dans la Loi sur l’Ecole, fixant à 50% d’une classe d’age diplomée du supérieur, n’est pas cité. F. Hollande l’abadonne-t-il ou alors, comme pour le barême supérieur d’imposition, est-il en-deçà de la droite ?

On apprend ensuite que la LRU ne sera pas abrogée. Voilà un engagement qui donne un bon-point à Sarkozy et qui valide sa stratégie de mise en concurrence des Universités. Certes, « la gouvernance sera plus collective et démocratique » est-il dit, sans plus de précision, mais c’est là un bien piètre aménagement qui laissera quasi-intacte la gouvernance managériale, qui sied si bien à l’autonomie et à la concurrence  entre les établissements.

Promettant plus loin « d’accélérer la mise en oeuvre des Investissements d’Avenir », F. Hollande apporte encore plus d’eau au moulin de Sarkozy et une preuve supplémentaire que son combat contre la finance a fait pschittt. Car rappelons que les fonds en question proviennent d’intérêts de placements financiers.

Rien en revanche, sur le budget de l’ESR, alors qu’un grand nombre d’Universités sont en déficit, victimes du passe-passe budgétaire de Sarkozy. Aucune trace de la proposition du PS de porter l’effort à 3% du PIB, ou de la mise en oeuvre d’un plan pluri-annuel d’emplois. Out ! les crédits récurents pour la Recherche.

Il y a bien ici ou là un peu de picotin à glaner, concernant l’allocation d’étude, l’encadrement des stages ou l’abrogation de « la circulaire Guéant », mais c’est bien le moins qu’on puisse attendre ! C’est aussi et surtout, une occasion saisie pour rester silencieux sur les frais d’inscription que Terra Nova propose d’augmenter.

 

En consacrant dans son programme pour l’Enseignement Supérieur et la Recherche, la rigueur, la LRU et les Investissements d’Avenir, F. Hollande sacrifie « le changement, maintenant » dans les labos et les amphis et valide le choix de la « politique d’excellence » qui porte en germe les coups les plus sévères contre l’unité du système français d’enseignement supérieur et de recherche.

 

La commission Enseignement Supérieure et Récherche

Sarkozy, contrat d’apprentissage rompu !

 

L’UMP à défaut de candidat est en campagne. Des colonnes  du Figaro aux ondes de France-Inter, on voit Natacha Polony ou Morgan Marietti de l’Association Nationale des Apprentis s’escrimer à convaincre que Nicolas Sarkozy  s’intéresse aux travailleurs et à l’éducation des enfants alors même que son bilan prouve le contraire. Leur cible pour cela : Jean-Luc Mélenchon, le porte-voix de la classe ouvrière, celui qui refuse l’hégémonie de l’apprentissage au détriment de toutes les autres voies d’accès à la qualification

Selon eux, Jean-Luc Mélenchon et le programme du Front de Gauche mépriseraient la voie de l’enseignement professionnel. Diantre ! En prenant la petite lorgnette de l’apprentissage, voie parmi d’autres, ils omettent volontairement le désastre causé par la politique du gouvernement dans les voies d’excellence des jeunes ouvriers. Car ce sont 71 lycées professionnels qui ont été fermés sous le règne Sarkozy. Ce sont des dizaines de filières qui ont disparu de territoires entiers, poussant les familles dans les bras des marchands et des établissements privés. C’est la voie technologique qui a été sacrifiée sous couvert de restructuration. Ce sont des savoirs faire qui disparaissent totalement de l’enseignement public. N’en déplaise à Mme Polony,  c’est la politique de Nicolas Sarkozy qui entraîne la « déperdition des savoirs professionnels » dont nous sommes accusés.

Les rôles ne sauraient être renversés. Mme Polony trouve « choquant qu’un enfant d’ouvriers ait presque deux fois moins de chances qu’un enfant de cadres d’obtenir son baccalauréat ». Faut-il lui rappeler que c’est la réforme du bac professionnel, le passant de 4 ans à 3 ans, qui a causé l’augmentation du taux d’échec ? Non Mme Polony, 4 ans est le temps qu’il faut pour assimiler le haut niveau de savoir qui est enseigné dans nos établissements justement parce que nous revendiquons un haut niveau de qualification pour la classe ouvrière de notre pays. L’exigence de 80% d’une classe d’âge au bac ne doit pas s’arrêter aux portes du bac général !

Le projet que nous portons d’un pilotage unique des enseignements professionnels entraîne la fluidité nécessaire qui permettra à un jeune de pousser le plus loin possible son niveau de qualification : à chaque obtention de diplôme on lui propose la qualification supérieure et on lui offre la possibilité d’y accéder. N’en déplaise aux tenants du libéralisme, pour nous, le diplôme délivré par l’Etat reste l’unique qualification permettant au travailleur de passer d’un poste à un autre. Il est le moyen, par la reconnaissance dans les conventions collectives, de fixer les grilles de salaire. Nous ne sommes pas l’Allemagne, la République française n’est pas la « République contractuelle » : la loi sociale est la même pour tous et l’ouvrier n’est pas celui d’une entreprise mais celui de la Nation.

Pour le Front de Gauche, le diplôme et le haut niveau de qualification sont ce dont le pays a besoin pour maintenir son niveau de performance économique et répondre aux nouveaux défis du futur et aux objectifs de la planification écologique. Voilà une ambition autrement plus élevée que celle de copier l’Allemagne pour faire bon genre. Souvenons-nous que lors des changements technologiques de l’appareil de production, ce sont les travailleurs français qui se sont adaptés plus facilement et rapidement grâce à leur niveau de qualification et de culture et suscitaient l’admiration outre-Rhin.

Alors bien sûr nous ne sommes pas dupes. Ce n’est pas le bien-être des jeunes et les droits des salariés qui sont au cœur de ce débat. Les libéraux cherchent  par contre à envoyer le plus de jeunes possible en apprentissage car ils visent à une déscolarisation d’une partie de la jeunesse, une marchandisation et un transfert vers les Régions des « coûts ». Il n’a pas échappé au Président de la République et à ses porte-plumes que l’apprentissage sort les jeunes du statut scolaire. Ils n’entrent dès lors plus la première année dans les chiffres du chômage, alors même que 25% des contrats sont rompus les premiers mois. De quoi ravir les agences de notation !

Surtout, ce sont bien Sarkozy et ses sbires qui méprisent la voie de l’apprentissage ! Ce sont eux qui souhaitent lui faire porter la totalité de la voie professionnelle. Ils nient ainsi sa spécificité et son apport. Ils occultent  le fait que ce n’est pas une méthode de masse généralisable à tous les jeunes et à toutes les professions. Nombre de métiers sont incompatibles avec l’apprentissage « sur le tas », à moins de demander à chaque patron d’ouvrir une école dans chaque entreprise, d’y mettre un maître et de laisser les jeunes s’exercer sur les machines… Mais pour cela, les patrons eux-mêmes nous sont gréés de nous en occuper dans l’Education Nationale !

L’argument de mauvaise foi le plus incongru revient une fois encore à Mme Polony : « Jean-Luc Mélenchon insulte les classes populaires ».  Or que propose le Front de Gauche pour les classes populaires, c’est-à-dire les travailleurs de notre pays ? Des diplômes qualifiants reconnus dans les conventions collectives (et non des certifications) et donc la possibilité d’avoir des contrats de travail. Des salaires augmentés (avec la revendication de l’augmentation du SMIC à 1.700 euros qui entraînent toutes les grilles de salaire vers le haut). La retraite à 60 ans pour tous. Des droits pour les salariés dans les entreprises. La décriminalisation de l’action syndicale…

Tous les efforts des bien-pensants pour faire croire que Sarkozy serait aux côtés des salariés seront vains. Les travailleurs, eux, ne se tromperont pas. Leur haut niveau de qualification et de culture commune leur donne la possibilité de lire des programmes et de choisir lors de ces élections ! Place au peuple.

 

François COCQ

Secrétaire national à l’éducation du Parti de Gauche

Magali ESCOT

Membre du bureau national du Parti de Gauche

RésistAAAnce au CNESER !

En boycottant massivement le CNESER (Conseil national de l’enseignement supérieur et de la recherche), les membres de la communauté universitaire, ont été, lundi dernier, à l’origine d’une première dans l’histoire de l’instance.

 

Il faut dire qu’en fin de mandat Sarkozy, la coupe est pleine pour le monde de l’université et des laboratoires de recherche.

 

Ce sont d’abord les méthodes opaques et désinvoltes du Ministre Wauquiez qui ont braqué les membres du conseil, les documents préparatoires, bien maigres (2 pages) n’ayant été distribués que quelques heures seulement avant la réunion.

 

Ivre de communication, le Ministre Wauquiez avait entrepris de transformer l’instance en lieu d’annonce vantant le bilan du mandat Sarkozy pour mieux masquer la réalité de la situation à l’université.

 

Ces méthodes font échos, chez les universitaires, aux procédures opaques qui ont présidé aux appels à projets dans le cadre du grand emprunt et qui ont systématiquement court-circuités les instances élues et consultatives.

 

La réaction a certainement aussi voulu faire pièce à l’« opération camouflage » que fomentait le Ministre. Préparant sa communication au CNESER, en parlant sur le site du ministère d’« un geste fort» et d’«un effort budgétaire de 8 millions d’euros pour 20 universités historiquement sous-dotées» puis, d’«une hausse de +1,2%» pour le fonctionnement des universités, la quasi-totalité des membres a voulu rappelé que l’évolution est inférieure à l’inflation et donc correspond à un recul. Au moment où certaines universités sont sous tutelle des recteurs et qu’une bonne moitié d’entre elles ont adopté un budget primitifs en déficit, l’objectif du Ministre tenait de la provocation. Car on est loin des milliards annoncés en 2007 par le candidat Sarkozy.

 

L’opération « passe-passe » s’est naturellement fracassée devant la résistAAAnce du CNESER, infligeant un coup de pied de l’âne au Ministre Wauquiez prié de remballer son bonneteau.

 

Le Parti de Gauche se félicite de cette réaction et l’encourage. Comme il s’engage à rétablir, dans leurs missions démocratiques et de prospectives, les instances universitaires, il s’engage tout autant à redonner les moyens humains et financiers à l’Enseignement supérieur et la Recherche en y consacrant 5% du PIB.

 

Patrice PERDEREAU

Le Gouvernement Fillon sacrifie l’École normale supérieure de Rennes sur l’autel de l’austérité

L’État s’était engagé en juillet 2010 par contrat avec l’ÉNS Cachan à transformer son Antenne de Bretagne en une ÉNS Rennes de plein exercice au premier janvier 2012. Après dix mois d’atermoiements, le Premier ministre vient de rompre cet engagement, se rangeant à l’avis défavorable de Valérie Pécresse, ministre du Budget, contre l’avis favorable de Pécresse Valérie, ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche.

À la suite de celle fondée par la Convention en 1794 pour que « de toutes les parties de la République, des citoyens déjà instruits [apprennent] l’art d’enseigner », les Écoles normales supérieures, parce que leurs élèves sont des fonctionnaires-stagiaires rémunérés, permettent à des citoyens de toutes classes économiques de préparer dans de bonnes conditions les concours de l’agrégation et de débuter une thèse de doctorat. Ce renoncement est donc une étape de plus dans la privatisation de l’Éducation et de la Recherche publiques ; il complète la pseudo-réforme de la mastérisation du recrutement des enseignants en ce qu’elle limite l’accès des classes populaires au statut de professeur par l’augmentation du nombre d’années d’étude non rémunérées. En réduisant la capacité de la République à former ses élites, les libéraux favorisent l’oligarchie.

Cette décision signe également l’économie de cimetière du Président Sarkozy, du Gouvernement Fillon et de tous les tenants de l’austérité : moins d’ÉNS, moins de postes à l’agrégation et aux autres concours de recrutement d’enseignants entraineront un affaiblissement général du niveau de formation du peuple français, ce qui en diminuera l’efficience, contribuera au déclassement économique du pays et réduira les recettes de l’État. Ces contraintes austères sont aussi celles qui ont conduit à la mise sous tutelle rectorale de nombre d’Universités « autonomes » suite à la loi LRU.

Du fait de cette décision, après avoir été « oubliées » par les projets du « grand emprunt », les régions de l’ouest de la France, démographiquement et académiquement dynamiques, restent dépourvues d’ÉNS de plein exercice. Leur répartition sur le territoire — Paris, Cachan, Lyon — ne permet pas de réaliser pleinement l’objectif de la Convention.

Le Parti de Gauche désapprouve l’abandon du projet d’ÉNS Rennes ; il se tient aux côtés des personnels ne recevant que mépris pour le projet qu’ils ont élaboré. Pour nous, il faut partir des besoins du pays en termes d’enseignement et de recherche et ouvrir en conséquence les établissements de formation ainsi que les postes aux concours de recrutement.

Dans un gouvernement de Front de Gauche, nous rendrons à l’Éducation et à la Recherche les postes qui lui ont été retirés depuis dix ans en mettant en place des plans de recrutement pluriannuels ; nous abrogerons la loi LRU, réorganiserons la formation initiale des enseignants en supprimant la mastérisation et renforcerons leur formation continue.

Pour le Parti de Gauche :

Pierre Chantelot, Patrice Perdereau, responsables nationaux Enseignement Sup’ Recherche

Yann Salmon, co-secrétaire départemental PG Ille-et-Vilaine

 

RGPP : Résistance Générale contre un Piètre Président

Ce jeudi 12 janvier, Nicolas Sarkozy a présenté ses vœux aux fonctionnaires. Pourtant, après 5 ans de déconstruction méthodique du statut et des services publics, les salariés ne sont pas dupes et n’attendent plus rien de lui.

Malgré le déploiement insensé de forces de l’ordre, nouveau rituel des déplacements présidentiel, les fonctionnaires manifestaient à l’appel de leurs organisations syndicales. La résistance est en effet à l’ordre du jour. La RGPP, cheville ouvrière du désastre pour les services publics et instrument de la rigueur imposée par les libéraux et les agences de notation, a été glorifiée de manière indécente.

Tel un comptable, le Président de la République a égrené les économies permises par la disparition de postes de fonctionnaires et par le regroupement des lieux de services publics. Dans sa fuite éperdue en avant, il se propose même de redéfinir les missions de l’Etat et ne se masque même plus pour annoncer de futures privatisations.

A l’heure où le nombre de chômeurs et de pauvres explosent, où la précarité devient la norme, Nicolas Sarkozy ne pouvait pas choisir plus mauvais exemple que Pôle emploi pour justifier l’injustifiable. Il a pourtant osé !

Ses vœux auront encore une fois été l’occasion pour lui d’opposer les salariés entre eux en osant faire porter la responsabilité sur les agents de la fonction publique de leur faible salaire. L’alternative serait entre augmenter les postes et paupériser les agents ou baisser les effectifs et mieux traiter ceux qui restent. Un scandale ! La France est un pays riche et doit rémunérer décemment ses fonctionnaires parce qu’ils sont les porteurs de l’intérêt général.

C’est à la République qu’il faut donner du sens, pas à l’austérité. La prochaine élection présidentielle sera un referendum pour continuer dans l’austérité ou pour rompre avec cette politique désastreuse.

François COCQ, Secrétaire national aux services publics du PG

Magali ESCOT, responsable de la commission fonction publique du PG

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