Formation des Enseignants : fuite en avant !

Le gouvernement sortant du candidat Sarkozy, dans un ultime coup de force auquel, hélas, il nous a tant habitué lors des 5 derniers années, cherche à faire entériner le 19 mars par un CNESER surchargé le Cahier des Charges de la Formation Des Enseignants juste avant une échéance électorale se rapprochant à toute vitesse. Il faut revenir à une pratique respectueuse des instances élues, comme le CNESER, dont les avis sont trop souvent ignorés.

Toujours sans aucune concertation avec la communauté universitaire, ce CdC ne développe aucun projet cohérent sur le lien entre la formation professionnelle et disciplinaire universitaires, sur la  reconnaissance de la qualification à exercer le métier ni sur recrutement par concours de l’enseignant en tant que fonctionnaire d’Etat. Les compétences professionnelles sont indissociables des connaissances disciplinaires, il faut cesser d’opposer les deux.

Ce nouveau CdC cherche à promouvoir une FDE conçue à l’échelon local entre recteur et universités en dehors donc de toute cohérence nationale. La dite formation serait prise en charge par des « établissements d’enseignement supérieur » au statut indéfini, excluant ainsi l’université comme le lieu unique de la formation intellectuelle du futur enseignant et ouvrant aussi la porte ainsi aux officines privées et payantes.

Dans sa quête à l’insertion dans l’espace européen de l’enseignement supérieur, ce nouveau CdC fait la part bel au certificat payant, certains coûtant jusqu’à 560€ pour une formation de 40h pour obtenir le C2i2e. C’est la même logique prônée par l’OCDE et la commission européenne : déplacer sur l’étudiant le coût de sa propre formation et ensuite le pousser à passer de multiples certificats payants, pour acquérir « une carte de compétences », dont les futurs employés auront tout loisir de faire évoluer au fil du temps pour rendre caduques les anciens.

 

Toujours dans sa logique de « plus d’apprentissage », le FDE ne fait pas exception et les futurs apprentis des CFA auront une classe en responsabilité pour « apprendre sur le tas ». Encore de la main d’œuvre pas cher !

Le parti de gauche défend une formation des enseignants faite à l’université dont les 2 piliers sont la formation professionnelle et la formation disciplinaire nourris par la recherche universitaire. Cette formation doit être cadrée par un référentiel national garant de l’égale qualité du service public et doit être répartie sur tout le territoire pour permettre à chaque étudiant, quelque soit son milieu social, d’accéder au métier d’enseignant. Elle doit être assortie d’un pré recrutement et d’une rémunération des stagiaires.

Le parti de gauche dénonce la dérive de la mise en place de certificats car ceux-ci sont à l’opposé même de la valeur du diplôme national, garant pour le salarié mais aussi pour son employeur, de sa qualification professionnelle et donc de son aptitude à évoluer au poste de travail.

Contre la logique de certificat des vendeurs de titres : seule prévaut la logique du diplôme d’Etat pour les qualifications, le concours et pour les recrutements.

La commission ESR du Parti de Gauche

Le processus d’IDEX doit être interrompu immédiatement

Les IDEX sont la dernière étape, après le pacte pour la recherche et la LRU, d’une série de décisions aux conséquences désastreuses pour l’université, les grands organismes publics de recherche et leurs personnels.

Pour le Front de Gauche, le processus d’IDEX doit être interrompu immédiatement. Il est illégitime et néfaste.

Néfaste car la concentration sur quelques pôles créera des déserts scientifiques et universitaires

Désastreux pour le service public en amplifiant au niveau du financement la logique du nouveau management européen

Une politique de gauche ne saurait valider des opérations aussi illégitimes et néfaste.

Le Front de Gauche appelle la communauté scientifique à ne pas se laisser impressionner par un gouvernement aux abois.

Il faut dès à présent bloquer toute création d’IDEX pour revenir demain sur cette procédure d’inspiration libérale.

Le Front de Gauche vous appelle à le rejoindre pour construire l’alternative dont toute la science française a besoin.

 

Réponse de Jean-Luc MELENCHON au questionnaire du SNESUP

Les questions sont les suivantes:

 

1)    Envisagez-vous l’abrogation de la loi LRU? Par quelles mesures immédiates et à plus long terme, engagez-vous un changement de cap garantissant un fonctionnement des établissements fondé sur une collégialité démocratique et assurant aux universités et laboratoires des financements d’Etat stables et pérennes ?

La LRU est l’outil privilégié des libéraux pour imposer la marchandisation et la mise en concurrence de l’enseignement supérieur et de la recherche. Désormais, les universités luttent entre elles et en leur sein pour vivre. Elles doivent se plier au diktat de la compétition en lieu et place de la coopération qui devrait prévaloir dans ce monde du savoir. L’Université est le lieu de l’universalisme et du savoir. Or le savoir est la seule chose qui se multiplie quand on la partage. Je restaurerai ce cycle vertueux.

Cela demandera bien sûr de préparer la construction d’une nouvelle loi dont le vote interviendrait en même temps que l’abrogation de cette sinistre LRU. La méthodologie de travail revêt autant d’importance à mes yeux que le contenu de la future loi, dans l’optique d’y faire adhérer l’ensemble de la communauté. Ainsi, en tout premier lieu, il faut, d’une part, procéder à une évaluation critique des dégâts et des mesures immédiates de réparation nécessaires et, d’autre part, charger le CNESER et le CoNRS d’organiser au sein de toute la communauté de l’ESR l’ébullition intellectuelle indispensable à l’émergence de la loi.

 

2)    Pour rompre avec le processus inégalitaire actuel des Idex, Labex,…, quelles mesures institutionnelles et quels moyens budgétaires (y compris en emplois) comptez-vous mettre en oeuvre, dès la prochaine rentrée, pour assurer un développement équilibré sur l’ensemble du territoire du service public d’enseignement supérieur et de recherche? Quels sont les objectifs qui seront assignés à ce service public ?

Les Idex, Labex et autres « Bidulex » visent aujourd’hui à créer des territoires d’exception au sein de la République pour mieux conforter la concurrence libre et non faussée internationale. La concurrence est mise en place au niveau international pour se traduire ensuite en une lutte entre étudiants. La concentration comme mode d’organisation privilégié doit donc être interrompue. À l’occasion de l’élaboration de la nouvelle loi, nous redéfinirons le périmètre des Idex et transformerons ceux-ci en pôles de coopération. Mais, pour cela, la question des moyens se pose avec acuité après les ravages du quinquennat de Nicolas Sarkozy. Ce sont donc 5 000 emplois statutaires par an pendant 5 ans qu’il faudra envisager pour remettre sur les rails un service public qui vise l’élévation du niveau culturel, scientifique et des qualifications de l’ensemble d’une classe.

 

3)    Comptez-vous abroger la « réforme » de la formation des enseignants ? Quelles mesures pensez-vous prendre pour engager, dès la rentrée 2012, une tout autre réforme associant une véritable formation professionnelle à une formation universitaire en s’appuyant sur le potentiel des IUFM et des UFR ?

Une nouvelle réforme de la formation des enseignants doit voir le jour pour remplacer ce dispositif absurde qui nie la nature même de l’acte d’enseigner. Celle-ci articulera formation de haut niveau dans la ou les disciplines à enseigner, formation professionnelle et ouverture à la recherche. Elle s’appuiera sur des pré-recrutements afin de permettre aux jeunes issus de milieux populaires d’accéder au métier. Le statut de fonctionnaire d’État, garantie de la liberté pédagogique et de l’égale qualité du service public sur tout le territoire, sera renforcé. Parallèlement, la recherche en éducation doit être relancée, la formation continue rétablie, et des temps d’échanges pédagogiques, de réflexion et d’élaboration institués dans les établissements.

JL Mélenchon

CONSTRUISONS ENSEMBLE LE FRONT DE GAUCHE DE L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET DE LA RECHERCHE

Les animateurs du Front de Gauche de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche

ont le plaisir de vous inviter à la conférence de presse qu’ils organisent le samedi 10 mars à 15h à l’Usine*
à l’occasion du lancement public de l’Appel :

CONSTRUISONS ENSEMBLE LE FRONT DE GAUCHE DE L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET DE LA RECHERCHE

en présence de premiers signataires de l’appel,

notamment Bruno Chaudret et Jean Pierre Kahane, membres de l’Académie des Sciences,

et de :

 

La Conférence de Presse sera suivie d’une discussion sur les actions à engager dans la foulée de l’Appel

Signer l’appel…ici!

* L’Usine – 8 rue Chassagnole – 93260 – Les Lilas Métro : Porte des Lilas ou Mairie des Lilas