Des universités sous tutelle: l’échec de l’autonomie

À la suite du président de l’Université de Bretagne-Sud, celui de l’Université de Pau et des pays de l’Adour, officialise dans la presse une situation inédite provoquée par les réformes destructrices du gouvernement Sarkozy: il ne pourra pas boucler son budget 2011. Il manque deux millions d’euros pour terminer l’année et plus encore sans doute en 2012. Il y a quelques jours, c’était le Conseil d’Administration de l’Université de Nantes qui adoptait un budget primitif 2012 en déséquilibre, provoquant la réaction immédiate du Recteur de l’Académie, qui plaçait l’établissement sous sa tutelle financière. Chaque jour la liste ne fait que s’allonger. On est donc loin des promesses du candidat Sarkozy d’augmenter d’1,8 milliards d’euros par an soit 9 milliards sur la durée du mandat.

Voilà où nous ont mené la RGPP, la LRU, les RCE, la politique des « pôles d’excellence »et l’arrêté licence. Voilà où conduit l’autonomie : à la baisse des moyens et au déficit aujourd’hui puis demain à la dette, diront ils!

 

Pour faire face, les université exsangues n’ont que la triste possibilité d’ajuster leur masse salariale pour équilibrer leur budget ! Or cette masse salariale doit être revue continuellement à la hausse car la fameuse autonomie a donné lieu à une dérive du transfert de charges supportées par les universités sans que l’Etat ne les compense. Et ce n’est pas la rallonge promise par le Ministre Wauquiez au dernier moment, pour l’ensemble des 82 universités, de 14,5 millions d’euros pour financer le GVT (glissement – vieillesse – technicité) qui changera grand chose !

L’Etat a donc réussi son tour de passe-passe hypocrite en faisant faire le sale boulot par les universités qui sont obligées de sacrifier leur personnel par des suppressions d’emploi préventives en gelant des postes ou leur formations en les fermant purement et simplement.

Les laboratoires notés A et A+, étant aussi touchés, la course à « l’excellence » avec l’évaluation par l’AERES est bien un véritable marché de dupes dont personne aujourd’hui n’est plus à l’abri !

 

À l’heure de l’organisation par l’Etat de la pénurie de moyens pour l’ensemble des universités, le partage de la richesse, les valeurs de solidarité et de collégialité doivent revenir au premier plan ! Sinon, nous attendrons peu de temps pour nous entendre dire que l’augmentation des frais d’inscription et d’études est la seule solution possible.

 

Le Parti de Gauche exige les moyens nécessaires pour le Service public d’enseignement supérieur et de recherche. Ces moyens doivent être attribués de manière transparente. Le Parti de gauche s’oppose à la régression du budget 2012 pour l’ESR et fixe pour priorité d’atteindre en 5ans les 5% du PIB pour la recherche civile et des crédits des fonctionnement d’un montant moyen de 12000 euros par étudiant dans le cycle licence.

 

P. Chantelot

P. Perdereau

 

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